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Principes de l’aide humanitaire

21.07.2022 - Article

Qu’est-ce que l’aide humanitaire ? Quelle aide le ministère fédéral des Affaires étrangères apporte-t-il ? Quels principes guident l’aide apportée par l’Allemagne ?

Qu’est-ce que l’aide humanitaire ?

Prise en charge de victimes de conflits en Somalie du Sud © Diakonie Katastrophenhilfe
Prise en charge de victimes de conflits en Somalie du Sud© Diakonie Katastrophenhilfe

L’aide humanitaire soutient les personnes en état de détresse suite à des crises, des conflits ou des catastrophes naturelles, qui ne peuvent surmonter eux-mêmes cette situation. Elle cherche à aider les personnes touchées à survivre dans la dignité et la sécurité, à assurer leurs perspectives d’avenir et à soulager les souffrances humaines.

L’aide humanitaire est souvent apportée dans un contexte politique complexe et une situation sécuritaire dangereuse, qui plus est, la plupart du temps dans la plus grande urgence. Il est donc essentiel qu’elle s’oriente sur certains principes, notamment en ce qui concerne sa mise en œuvre.

Principes humanitaires

L’aide humanitaire allemande s’appuie essentiellement sur les principes humanitaires. Ceux-ci reposent sur des principes développés par le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sur la base du droit international humanitaire. Les principes d’« humanité », de « neutralité » et d’« impartialité » ont été reconnus dans la résolution 46/182 de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1991 en tant que principes directeurs de l’aide humanitaire internationale. Ils ont été complétés par le principe d’« indépendance », ancré en 2003 dans la résolution 58/114.

  • Le principe d’humanité impose d’atténuer autant que possible la souffrance humaine, en accordant une attention particulière aux communautés les plus menacées.
  • Le principe d’impartialité signifie que l’aide dépend uniquement des besoins. Elle ne doit pas discriminer certaines communautés ou discriminer des personnes en fonction de leur âge, de leur sexe ou de leur religion.
  • Le principe de neutralité interdit, dans des situations de conflit, de privilégier certaines parties ou de prendre parti. La perception des organisations humanitaires en tant qu’entités neutres est cruciale pour la sécurité du personnel.
  • Le principe d’indépendance trace une ligne entre les objectifs humanitaires d’une part et les objectifs politiques, militaires, économiques ou autres d’autre part. La seule fin légitime de l’aide humanitaire consiste à sauver des vies et à soulager les souffrances.

Les principes de l’organisation de l’aide humanitaire allemande

L’aide humanitaire assujettie aux principes humanitaires est fournie en fonction des besoins par des partenaires indépendants (soit, en général, par des organisations non gouvernementales) qui revendiquent eux aussi explicitement les principes humanitaires. Ces organismes partenaires n’organisent pas l’aide au moyen des structures étatiques du pays concerné. L’assistance est déployée directement auprès des intéressés, si besoin, par l’intermédiaire d’organisations partenaires locales.

Le critère décisif pour la mise en place d’une aide est l’existence d’un besoin humanitaire. Cette aide est apportée de manière subsidiaire. Cela signifie que le gouvernement et les autorités du pays concerné portent toujours la plus grande part de responsabilité pour la protection et l’approvisionnement de leur population. Une assistance humanitaire internationale n’est mise en place que lorsque le gouvernement de l’État concerné ou d’autres acteurs ne sont pas suffisamment en mesure ou désireux de s’en charger.

L’aide humanitaire doit être apportée de manière à répondre tout d’abord aux besoins les plus urgents sans entraîner de conséquences néfastes, par exemple sur le conflit ou l’environnement (« Do no Harm  »). Il est essentiel de tenir compte de l’égalité des sexes et de l’inclusion dans le domaine de l’assistance humanitaire car les besoins et les capacités de chacun peuvent varier en fonction du genre, de l’âge ou d’un handicap.

Que fait le ministère fédéral des Affaires étrangères ?

Luise Amtsberg, déléguée du gouvernement fédéral à la politique des droits de l’homme et à l’aide humanitaire
Luise Amtsberg, déléguée du gouvernement fédéral à la politique des droits de l’homme et à l’aide humanitaire© Marco Fischer

Au sein du gouvernement fédéral, c’est le ministère fédéral des Affaires étrangères qui est compétent pour l’aide humanitaire. Son réseau de représentations à l’étranger joue un rôle décisif pour l’alerte précoce et les contacts avec les personnes concernées ainsi que les organisations humanitaires sur place. Luise Amtsberg est la déléguée du gouvernement fédéral à la politique des droits de l’homme et à l’aide humanitaire depuis le 5 janvier 2022. Elle est l’interlocutrice au sein du ministère fédéral des Affaires étrangères pour les questions relatives à l’aide humanitaire et elle entretient les contacts avec les principales institutions partenaires dans ce domaine.

L’assistance humanitaire allemande repose sur la « Stratégie du ministère fédéral des Affaires étrangères pour l’aide humanitaire à l’étranger » publiée en avril 2019 qui décrit, outre les principes de l’aide humanitaire allemande, les secteurs prioritaires ainsi que les modalités de financement du ministère fédéral des Affaires étrangères. Elle positionne également l’aide humanitaire allemande dans le contexte global du système humanitaire international coordonné par les Nations Unies et présente les relations entre l’aide humanitaire et d’autres domaines politiques.

Stratégie du ministère fédéral des Affaires étrangères pour l’aide humanitaire à l’étranger (en allemand)

Pour l’année 2022, environ 2,7 milliards d’euros du budget fédéral sont réservés à l’aide humanitaire à l’étranger. Le ministère fédéral des Affaires étrangères n’utilise pas ces fonds pour apporter lui-même de l’aide. Il soutient plutôt des mesures d’aide humanitaire mises en œuvre par des organismes onusiens, par le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que par des ONG allemandes et internationales.

Les priorités de l’aide humanitaire allemande

Aide pour les déplacés internes dans le Jonglei au Soudan du Sud 
Aide pour les déplacés internes dans le Jonglei au Soudan du Sud© picture alliance/dpa

Parmi les priorités de l’aide humanitaire allemande figurent les domaines de l’alimentation, de la santé, de l’approvisionnement en eau, de l’accès aux installations sanitaires, de la protection humanitaire, du financement de l’aide humanitaire en espèces, de l’aide apportée en cas d’exil ou de déplacement forcé, de l’aide humanitaire préventive ainsi que du déminage humanitaire et de l’enlèvement d’engins non explosés.

La Syrie ainsi que les pays voisins ayant accueilli des réfugiés syriens constituent depuis de nombreuses années le plus gros complexe humanitaire recevant de l’aide allemande. Environ 40 % de l’aide humanitaire allemande répartie à travers le monde revient à la population dans cette région. Au Proche-Orient, nous apportons également notre aide aux habitants du Yémen dont près de 80 % sont dans une situation de besoin selon la classification des Nations Unies. L’Allemagne est en outre à présent le principal bailleur de fonds de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

L’Afrique représente une autre grande priorité de l’aide humanitaire allemande. Les principales régions pour lesquelles nous finançons une aide humanitaire sont la zone du Sahel, la Corne de l’Afrique, le Soudan et le Soudan du Sud ainsi que l’Afrique des Grands Lacs.

En Asie, l’Allemagne apporte en particulier de l’aide humanitaire en Afghanistan ainsi qu’au Myanmar et au Bangladesh, dans le cadre de la crise des réfugiés qui touche la communauté des Rohingya. L’Allemagne soutient également l’aide humanitaire au Venezuela ainsi que dans les pays voisins touchés par la crise des migrants et des réfugiés. En Europe, un soutien est apporté à la population touchée par la guerre en Ukraine.

L’aide humanitaire préventive

L’aide humanitaire préventive comprend nombre d’approches et d’outils permettant d’agir avant même le déclenchement d’une crise. Ce type d’aide humanitaire repose sur des systèmes d’alerte avancée : des prévisions et des analyses élaborées à partir de données permettent d’émettre des alertes avancées dans le cas d’une escalade de la situation. Ces alertes déclenchent la mise en place de mesures humanitaires préventives concrètes pour réduire directement les risques (« action rapide »). Afin de pouvoir mettre en place une aide humanitaire préventive, il est nécessaire de favoriser les mécanismes d’alerte précoce, de renforcer la capacité d’action et de réaction des acteurs de l’aide humanitaire ainsi que de pérenniser les mécanismes de financement de l’aide humanitaire préventive.

Déminage humanitaire et enlèvement d’engins non explosés

Le déminage humanitaire et l’enlèvement d’engins non explosés font également partie du domaine de l’aide humanitaire. L’élimination des mines antipersonnel et des munitions non explosées ainsi que l’assistance aux victimes permettent de sauver des vies et d’alléger les souffrances.

Couvrir et surtout réduire les besoins humanitaires

Afin de répondre aux besoins humanitaires en constante augmentation, l’aide humanitaire doit à la fois gagner en efficience et en efficacité. D’autre part, de plus gros efforts doivent être réalisés pour prévenir les souffrances inutiles, pour éviter l’apparition même de besoins humanitaires ainsi que pour aider les personnes concernées à retrouver dès que possible une vie normale. Le ministère fédéral des Affaires étrangères s’engage donc pour :

  • éviter la naissance et l’extension des crises humanitaires ainsi que, par là même, pour éviter les souffrances humaines ;
  • réduire les besoins humanitaires ainsi que la dépendance vis-à-vis de l’aide humanitaire ;
  • favoriser la dissipation précoce des situations humanitaires d’urgence.

La communauté internationale a réaffirmé en 2016 lors du Sommet mondial sur l’action humanitaire l’importance de la prévention des crises avant leur déclenchement ainsi que l’importance du développement anticipé de solutions aux crises actuelles. À cet effet, au-delà de l’aide humanitaire, différents outils de la politique étrangère et de développement doivent y participer. Parallèlement, l’aide humanitaire, la coopération au développement ainsi que la promotion de la paix doivent, dans la mesure du possible, être mieux coordonnées, tout en tenant compte du principe fondamental de l’aide humanitaire, à savoir l’apport d’une aide indépendante, neutre et impartiale, strictement fondée sur les besoins. Ce n’est qu’ainsi que l’aide humanitaire pourra continuer à sauver des vies, à apaiser des souffrances, à garantir la dignité humaine ainsi qu’à fournir des perspectives d’avenir aux personnes concernées. Cette approche coordonnée porte le nom de Nexus humanitaire-développement-paix. Dans le cadre du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, l’Allemagne a participé activement à l’élaboration de recommandations pour la mise en œuvre du Nexus humanitaire-développement-paix.

L’aide humanitaire : un axe de la politique étrangère allemande

En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU en 2019/2020, l’Allemagne a principalement porté son attention sur la garantie de la protection du personnel humanitaire, sur le renforcement du respect du droit international humanitaire et des principes humanitaires ainsi que sur la protection de la marge de manœuvre des organisations humanitaires, que l’on appelle également l’espace humanitaire, notamment dans des scénarios de conflit complexes.

En savoir plus :

Contexte : documents fondamentaux essentiels de l’aide humanitaire

Déléguée à la politique des droits de l’homme et à l’aide humanitaire

Relief Web : service numérique (principalement en anglais) du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) de l’ONU avec des rapports, des cartes et des chiffres actuels concernant les crises humanitaires à travers le monde.

FTS : Service de surveillance financière (en anglais), base de données internationale gérée par le BCAH qui recense l’ensemble des prestations d’aide humanitaire internationale signalées.

EDRIS : système d’information européen sur la réponse aux urgences et catastrophes (en anglais) encadré par la direction générale de la protection civile et des opérations d’aide humanitaire européennes (ECHO) qui recense l’ensemble des contributions financières d’ECHO et des États membres de l’UE.

Ministère fédéral des Affaires étrangères : le monde en mutation (dépliant, en allemand)

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