Femmes, paix et sécurité. Cette triade constitue la pierre angulaire de notre diplomatie féministe.

J’en ai la conviction : l’égalité de tous les sexes et la participation sur un pied d’égalité des groupes marginalisés forment le fondement de la démocratie et des droits humains.

Ce fondement est cependant fragile. Actuellement, nous constatons que la représentation et la participation des femmes dans toute leur diversité n’ont rien d’une évidence. Partout dans le monde, nous observons comment les droits des femmes sont de plus en plus sous pression et comment les succès réalisés en matière de politique sensible au genre sont menacés. En tant que communauté internationale, nous devons donc continuer de lutter sans cesse, et pas seulement en cette Journée internationale des femmes, afin de parvenir à une véritable égalité de toutes les femmes dans le monde, une égalité qui perdure même en temps de crise.

Qu’il s’agisse du Congo, du Soudan, de l’Iran ou de l’Afghanistan, dans les régions frappées par des conflits, les femmes et les filles sont souvent victimes de violence systématique fondée sur le genre. Nous devons être attentifs à cela, agir de manière préventive et apporter notre assistance dans le traitement de tels crimes. Le manque de ressources lié aux crises touche très souvent et durement les femmes. Pourtant, elles sont trop rarement associées aux efforts de maintien de la paix et de résolution des conflits et elles restent invisibles dans de tels processus. Il est établi qu’une paix durable est plus probable et plus stable lorsque des femmes participent aux négociations. Le gouvernement allemand s’engage donc à l’échelle mondiale pour la mise en œuvre du programme pour les femmes et la paix et la sécurité du Conseil de sécurité de l’ONU.

La diplomatie féministe fait partie intégrante de multiples mesures. Ainsi, l’Allemagne est le principal contributeur au Fonds onusien des femmes pour la paix et l’action humanitaire (WPHF), qui finance des projets réalisés par des femmes en matière de prévention et de gestion des crises et des conflits. Au vu des graves violations des droits des femmes commises en Afghanistan, l’Allemagne fait en outre avancer, aux côtés d’autres partenaires, une procédure afin de tenir le gouvernement de facto des talibans responsable des violations de la Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Comme lorsque l’Allemagne présidait la Coalition pour les droits égaux, le ministère fédéral des Affaires étrangères continue de s’engager particulièrement en faveur des personnes LGBTIQ.

Jusqu’à ce jour, aucun pays au monde n’a atteint l’égalité des femmes et des groupes marginalisés. C’est un processus qui doit se réaliser à tous les niveaux. Aux côtés de la société civile et de défenseurs et défenseuses des droits humains, nous avons déjà fait beaucoup de progrès sur cette voie. Il reste du devoir de chacun et chacune d’entre nous de protéger ces avancées et de les développer davantage.