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Bilan contrasté lors de la rencontre des ministres de l’Environnement et du Climat du G20 en Inde

28.07.2023 - Communiqué de presse

*** Communiqué de presse conjoint du ministère fédéral des Affaires étrangères et du ministère fédéral de l’Environnement, de la Protection de la Nature, de la Sûreté nucléaire et de la Protection des Consommateurs ***

Des progrès sont réalisés en matière de coopération mondiale pour la protection des écosystèmes et contre la crise de la pollution. En revanche, les décisions prises ne sont pas à la hauteur de la gravité de la crise climatique.

Les résultats de la rencontre des ministres de l’Environnement et de la Protection du Climat des pays du G20 dans la ville indienne de Chennai sont très mitigés. Le G20 montre clairement son adhésion à la mise en œuvre rapide et intégrale de l’accord mondial de Montréal sur la protection de la nature et au nouvel accord de protection de la haute mer. C’est la première fois qu’il porte une attention particulière à la protection des forêts. Les ministres conviennent d’une meilleure coopération en faveur de la protection de l’eau et contre la pollution plastique mondiale.

Malgré de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes dans de nombreuses régions du monde, les ministres du G20 n’ont cependant pas pu s’accorder sur des engagements clairs en faveur de la protection du climat. Les répercussions catastrophiques de la poursuite de la combustion de matières premières fossiles sur les êtres humains et les écosystèmes terrestres et marins sont certes décrites, mais la formulation claire de conséquences politiques nécessaires et la volonté de changer de cap n’étaient pas consensuelles en raison de l’opposition de certains pays. Tout dépendra désormais de la Conférence sur les changements climatiques qui se tiendra en automne aux Émirats arabes unis.

Steffi Lemke, ministre fédérale de l’Environnement :

Le fait que les ministres de l’Environnement et de la Protection du Climat des vingt pays industrialisés et émergents les plus puissants aient pu se mettre d’accord, même en temps de crise, sur des décisions importantes en faveur de la protection des écosystèmes et contre la pollution plastique mondiale constitue un signal fort. Pour la première fois, le G20 reconnaît l’importance des océans comme puits de carbone pour la protection du climat. En tant que G20, nous avons une responsabilité particulière : nos pays sont à l’origine de la plupart des problèmes environnementaux et climatiques à travers le monde. Dans le même temps, nous avons les moyens de développer des solutions et de changer de direction. C’est une bonne chose que les États du G20 avancent avec détermination dans la mise en œuvre des accords adoptés en faveur de la protection de la nature et qu’ils soutiennent également un accord mondial sur le plastique. Nous devons mieux protéger la nature afin qu’elle nous protège. Les décisions du G20 contribuent à nous rendre plus résistants à la sécheresse, aux inondations et aux feux de forêt.


Stefan Wenzel, secrétaire d’État parlementaire au ministère fédéral de la Protection du Climat :

Le G20 ne fait toujours pas preuve du leadership nécessaire pour mettre en œuvre de manière conséquente et vigoureuse l’accord de Paris. Ce qu’il faut faire à présent est évident : il faut multiplier par trois le développement des énergies renouvelables. Il convient de faciliter considérablement le financement de tels investissements dans les pays du Sud. L’accès à l’électricité doit être ouvert à tous les individus ; nous y parviendrons notamment en construisant mondialement des panneaux solaires et des éoliennes. Il faut rapidement mettre fin à l’utilisation de matières premières fossiles. À ce jour, à l’échelle internationale, plus de 80 % de tous les investissements dans de nouvelles centrales électriques vont vers les énergies renouvelables ; pourtant, le développement de ces dernières reste trop lent. Une dynamique accrue dans la transition énergétique mondiale s’avère nécessaire à cet égard.

Jennifer Morgan, secrétaire d’État au ministère fédéral des Affaires étrangères et représentante spéciale pour la politique climatique internationale :

Alors que des incendies font rage et que les températures battent des records à travers le monde, le G20 n’a malheureusement pas su agir avec l’urgence et la clarté requises, car un petit groupe d’États s’y est opposé. Au vu de l’urgence posée par la crise climatique, un tel signal des plus gros émetteurs mondiaux est inacceptable. L’Allemagne continuera de travailler avec ses partenaires pour arriver à un résultat ambitieux et juste lors de la COP 28 de cette année et elle s’associera, face à cette crise climatique, à tous les pays afin d’accélérer le rythme et l’étendue des mesures.

Les pays du G20 jouent un rôle primordial dans la protection du climat et de l’environnement, puisqu’ils représentent environ 85 % de l’activité économique mondiale, 80 % des émissions mondiales, trois quarts du commerce international et deux tiers de la population mondiale.

Les ministres de l’Environnement et du Climat du G20 conviennent d’objectifs clairs en faveur de la protection des écosystèmes. Ils s’engagent à mettre en œuvre rapidement et intégralement l’accord mondial de Montréal sur la protection de l’environnement et confirment l’objectif de mettre sous protection 30 % des surfaces terrestres et marines d’ici l’année 2030. En outre, les ministres de l’Environnement et de la Protection du Climat réclament la mise en vigueur rapide et la mise en œuvre effective de l’accord historique de protection de la haute mer adopté en mars dernier par les États membres de l’ONU. Le G20 souscrit par ailleurs à des mesures contre la pollution de l’environnement causée par le plastique, les produits chimiques et les déchets, ouvrant ainsi également la voie à la 5e Conférence internationale sur la gestion des produits chimiques qui aura lieu à Bonn au mois de septembre.

La ministre fédérale de l’Environnement Steffi Lemke avait annoncé en amont une nouvelle coopération germano‑indienne en matière de protection des forêts, dans le cadre de laquelle le gouvernement allemand soutient à hauteur de 17,5 millions d’euros un projet indien de restauration des forêts dans quatre États fédérés, avec des fonds issus de l’Initiative internationale pour la protection du climat.

Concernant la protection du climat, les résultats sont restés en deçà de ce qui est nécessaire pour limiter le réchauffement mondial à 1,5 degré : outre la reconnaissance plus claire de l’urgence de la crise climatique, des engagements de la part du G20 en faveur de la sortie des énergies fossiles, y compris de la production d’électricité à partir de charbon, ainsi qu’en faveur de la multiplication par trois des capacités mondiales des énergies renouvelables pour atteindre plus de 11 térawatts et du doublement de l’efficacité énergétique à l’horizon 2030, auraient envoyé le signal requis. Les pays du G20 n’ont pas été en mesure de confirmer la réduction, jugée nécessaire par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), de 43 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et de 60 % d’ici 2035 par rapport à 2019. Ils étaient en désaccord quant à la nécessité d’atteindre à cet égard le point culminant des émissions mondiales d’ici 2025.

Sur de nombreuses autres questions liées à la protection internationale du climat, comme l’adaptation au dérèglement climatique, le financement international de l’action climatique et le bilan mondial de la réduction des émissions prévu dans l’accord de Paris, un accord a uniquement été possible sur la base de décisions précédemment adoptées. Le président désigné de la COP 28 Sultan Al‑Jaber a lui aussi demandé instamment que le G20 joue un rôle de premier plan dans le changement de cap nécessaire vers un développement climatiquement neutre et juste.

Cette année, l’Inde assure pour la première fois la présidence du G20, sous le thème « One Earth, One Family, One Future  » (« Une Terre, une famille, un avenir »). La rencontre des ministres de l’Environnement et de la Protection du Climat du G20 s’est déroulée à Chennai en Inde, le 28 juillet 2023. Il s’agit d’une base importante pour le sommet des cheffes et chefs d’État et de gouvernement du G20 qui se tiendra au mois de septembre à New Delhi, dont le principal résultat attendu est un pacte de développement vert pour un avenir durable (« Green Development Pact for a Sustainable Future  »).

Dans le contexte de la guerre d’agression russe qui sévit toujours contre l’Ukraine, une déclaration commune de tous les ministres de l’Environnement et de la Protection du Climat du G20, parmi lesquels figure également le ministre de l’Environnement russe, n’a pas pu être concrétisée. Aussi la présidence indienne a‑t‑elle adopté le projet de la déclaration finale négocié sous la forme d’un « résumé de la présidence », dans le cadre duquel certains points n’ont pas fait consensus.

Informations complémentaires sur la rencontre du G20 :

Site Internet de la présidence indienne du G20




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