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Repenser la sécurité de l’Europe : la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock en déplacement dans les pays baltes

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock et son homologue estonienne Liimets, et ses homologues letton et lituanien Rinkēvičs et Landsbergis 

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock et son homologue estonienne Liimets, et ses homologues letton et lituanien Rinkēvičs et Landsbergis, © Janine Schmitz/photothek.de

20.04.2022 - Article

Du 20 au 22 avril, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock visitera les trois pays baltes : la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie. Dans les circonstances actuelles, ce déplacement sera inévitablement placé sous le signe de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine.

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock se rend aujourd’hui (le 20 avril) dans les pays baltes. Au vu de la nouvelle réalité – l’agression de la Russie perpétrée contre l’Ukraine –, comment renforcer et redéfinir l’architecture de sécurité européenne ? Lors de son déplacement, la ministre échangera avec ses partenaires baltes sur les conséquences de cette guerre d’agression pour la sécurité de l’Europe.

Première étape : la Lettonie

À Riga, la ministre aura des entretiens politiques, notamment avec son homologue Edgars Rinkēvičs ainsi qu’avec le premier ministre Arturs Krišjānis Kariņš. Dans la capitale lettonne, elle rencontrera également, aux côtés de M. Rinkēvičs, les ministres des Affaires étrangères estonien et lituanien. Cette rencontre en format « B3+1 », qui repose sur une tradition vieille de presque 30 ans et qui a lieu en général une fois par an depuis 1994, sera cette fois-ci placée sous le signe de l’attaque russe contre l’Ukraine. Pour les citoyennes et citoyens des pays baltes, la menace posée par la Russie était et reste omniprésente, puisque ces pays ont énormément souffert de l’occupation soviétique jusqu’à leur liberté retrouvée en 1991. Depuis l’occupation russe de la Crimée en 2014, les populations lettone, lituanienne et estonienne voyaient d’un œil de plus en plus inquiet leurs frontières directes avec leurs pays voisins, le Bélarus et la Russie.

Lors de cette rencontre, Mme Baerbock soulignera le fait que l’Allemagne est aux côtés des populations baltes. La présence de l’OTAN sur place a été renforcée depuis le début de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine. Cela fait cinq ans que l’Allemagne dirige le groupement tactique de l’OTAN en Lituanie ; plus de 900 soldates et soldats allemands sont sur le terrain. En outre, des unités de défense aérienne supplémentaires ont été envoyées fin mars. L’Allemagne est également prête à s’engager encore davantage pour la défense de l’Alliance.

La sécurité en Europe nécessite aussi que les États européens réduisent leur dépendance énergétique envers la Russie. Ainsi la ministre évoquera-t-elle également le thème de l’approvisionnement énergétique et des énergies renouvelables avec ses partenaires baltes. Le développement de l’éolien offre un énorme potentiel pour faire avancer collectivement la transition énergétique et pour accélérer sa mise en œuvre.

Avant son départ, Mme Baerbock a déclaré :

Voilà près de huit semaines que la guerre sévit sur le continent européen. Lors de mon déplacement dans les pays baltes, je veux souligner que l’Allemagne tient compte des nouvelles réalités, avec toutes les conséquences que cela implique : nous soutenons résolument l’Ukraine dans la lutte pour sa survie, en lui fournissant des armes et un soutien financier et en adoptant d’autres sanctions lourdes contre les soutiens de Vladimir Poutine. Nous renforçons en outre notre propre capacité de défense et contribuons à redéfinir notre sécurité en Europe, pour que nos partenaires puissent compter sur l’Allemagne.

Nous avons beaucoup à apprendre de la Lettonie, de l’Estonie et de la Lituanie en termes de capacité de défense. Les États baltes investissent depuis des années dans la sécurité de leur approvisionnement énergétique, dans leur infrastructure informatique, dans la résilience de leur paysage médiatique et dans leurs capacités de défense. Car cela fait déjà des années que les citoyennes et citoyens de ces pays sont inquiets face à la Russie et qu’ils suivent de près ses agissements. Je souhaite écouter attentivement leurs expériences et leurs points de vue.

Durant son séjour à Riga, la ministre s’entretiendra également avec des représentantes et des représentants de la société civile, et elle visitera le centre d’excellence de l’OTAN pour la communication stratégique. Lors de ces deux rendez-vous, le danger posé par la propagande et la désinformation russes ainsi que des mesures concrètes pour y faire face seront évoqués.

Deuxième étape : l’Estonie

La ministre fera ensuite une escale à Tallinn, la capitale de l’Estonie, jeudi. Des liens historiques étroits unissent l’Estonie et l’Allemagne de par la présence des Germano-Baltes du 13e siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui encore, la langue et la culture allemandes suscitent un grand intérêt. L’allemand est la deuxième langue étrangère préférée des élèves estoniens, après l’anglais. Par conséquent, outre les entretiens politiques qu’elle mènera avec son homologue Eva-Maria Liimets et la première ministre Kaja Kallas, Mme Baerbock échangera également avec des élèves de l’école partenaire allemande Tallinna Saksa Gümnaasium, qui constituent non seulement la base pour l’avenir des relations entre l’Estonie et l’Allemagne, mais aussi pour une Europe forte, libre et pacifique.

La ministre visitera ensuite le mémorial aux victimes du communisme qui rend hommage aux 75 000 Estoniens et Estoniennes arrêtés, déportés ou assassinés pendant les 51 ans d’occupation soviétique.

Troisième étape : la Lituanie

Pour finir, Mme Baerbock se rendra dans la capitale de la Lituanie, Vilnius, où elle aura des discussions politiques avec le président lituanien Gitanas Nausėda et avec son homologue Gabrielius Landsbergis, et où elle visitera le groupement tactique de la présence avancée rehaussée de l’OTAN.

L’Allemagne dirige depuis cinq ans, en tant que nation-cadre, ce groupement tactique dans la ville lituanienne de Rukla. Ce bataillon multinational a été créé début 2017, date à laquelle l’OTAN avait commencé à envoyer des troupes en Pologne et dans les trois pays baltes afin de contrer la menace posée par la Russie suite à l’annexion de la Crimée et à la déstabilisation de l’Ukraine. La présence de centaines de soldates et soldats allemands à Rukla pour protéger la Lituanie indique qu’en tant qu’OTAN, nous défendrons collectivement le territoire de notre Alliance.

Dans ce contexte, la ministre a souligné avant son départ pour les pays baltes :

Nous défendrons si besoin chaque centimètre carré du territoire de notre Alliance. En Lituanie, la Bundeswehr est déjà à la tête des opérations de la présence de l’OTAN. Nous sommes prêts à nous engager encore davantage pour la sécurité de nos partenaires.

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