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Soudan : avancée majeure dans le processus de désendettement

Khartoum © Ministère fédéral des Affaires étrangères / P. Herzog
Deux ans après sa révolution pacifique, le Soudan poursuit sa transition. Avec l’initiative en faveur des PPTE de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), le processus de désendettement qui commence pose des jalons cruciaux pour la relance économique et les réformes politiques.
De grands défis après la révolution pacifique
Depuis la chute d’Omar el-Béchir, le gouvernement civil de transition du premier ministre Abdallah Hamdok a fait de la paix et de l’économie ses priorités. En octobre 2020, la conclusion de l’accord de paix de Djouba avec une grande partie des groupes armés a constitué la première étape majeure de ce processus. Le gouvernement de transition a désormais pour lourde responsabilité de mettre en œuvre l’accord et d’achever le processus de paix avec les groupes subsistants pour préparer des élections démocratiques. L’institution d’un parlement transitoire et l’élaboration d’une Constitution permanente sont aussi à l’ordre du jour.
La population soudanaise continue à subir les effets de la mauvaise gestion du précédent régime, à savoir une grave crise économique et d’approvisionnement encore accentuée par la pandémie de Covid-19. La situation humanitaire reste tendue puisqu’un tiers de la population est tributaire d’une aide.
Début de l’initiative en faveur des PPTE de la Banque mondiale et du FMI : une étape-clé du désendettement
Affichant une dette dépassant les 50 milliards de dollars américains, le Soudan compte aussi parmi les pays les plus endettés au monde. Le pays vient néanmoins de passer une étape importante dans ce domaine. Avec le soutien de la communauté internationale, le Soudan a pu remplir fin juin toutes les conditions nécessaires pour entamer le processus de désendettement dans le cadre de l’Initiative en faveur des PPTE (pays pauvres très endettés) de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Grâce aux premiers assouplissements en matière d’accès au financement du développement et d’allégement de la dette, le Soudan va bénéficier d’une plus grande marge de manœuvre financière pour faire avancer la transition et mettre en œuvre des réformes politiques et économiques importantes dont la population ressentira les effets. Les investissements privés s’avéreront également précieux, à l’avenir, pour assurer un développement économique durable.
Le gouvernement avait déjà mené à bien un programme de réforme économique prometteur avec le FMI, comportant des mesures de baisse des subventions et une réforme des taux de change espérée depuis longtemps.
La conférence de partenariat pour le Soudan de Berlin, premier pas du processus de désendettement
La première pierre de la réintégration du Soudan au sein de la communauté internationale et dans la coopération avec les institutions financières internationales avait été posée par la conférence de partenariat pour le Soudan, coorganisée par l’Allemagne à Berlin en juin 2020, qui a permis de mobiliser un soutien politique considérable ainsi qu’une aide financière à hauteur de 1,8 milliard de dollars US.
Une conférence de haut niveau sur le Soudan s’était inscrite dans ce droit fil en mai 2021 sous la présidence du chef d’État français Emmanuel Macron, avec la participation du ministre fédéral des Affaires étrangères d’Allemagne Heiko Maas : elle a donné le coup d’envoi du processus de désendettement. Le gouvernement fédéral allemand et d’autres partenaires internationaux ont assuré à cette occasion qu’ils soutiendraient le Soudan sur la voie d’un désendettement durable. L’Allemagne a notamment annoncé une remise de dettes bilatérales de 360 millions d’euros.
L’Allemagne accompagne la transition au Soudan, de l’aide humanitaire à la coopération au développement
Dès le début, l’Allemagne a accompagné la transition au Soudan. Heiko Maas a été le premier ministre des Affaires étrangères occidental à se rendre à Khartoum après la révolution pacifique, en septembre 2019. En 2020, la coopération bilatérale au développement a repris avec un budget de 140 millions d’euros. Elle vise en particulier à amortir le choc des réformes économiques par un programme social ciblé qui touche d’ores et déjà près d’un million de familles soudanaises. Sur le plan humanitaire aussi, l’Allemagne s’engage en faveur du Soudan, avec 27,5 millions d’euros mis à disposition en 2020. Pour 2021, l’engagement de l’Allemagne dans ce domaine s’élève déjà à environ 13,7 millions d’euros.
Soutien à la mission intégrée de l’ONU MINUATS
Dans le cadre des mesures de stabilisation, l’Allemagne s’engage en outre dans le domaine de l’état de droit et dans la consolidation du gouvernement civil de transition. La nouvelle Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS), dirigée par Volker Perthes, bénéficie du soutien de l’Allemagne sur le plan politique, financier et des ressources humaines. Par ailleurs, l’Allemagne a longtemps été le seul pays occidental pourvoyeur de troupes pour la mission précédente, la MINUAD (Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour), dont le mandat s’est terminé fin 2020 et qui doit se retirer entièrement du Darfour d’ici la fin du mois de juin.