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Ensemble pour la sécurité, la stabilité et le développement : l’engagement allemand dans la région du Sahel

Visite du chef de la diplomatie allemande Heiko Maas au Centre d’entraînement de Koulikoro, au Mali, en 2019. © Xander Heinl/photothek.net
La région du Sahel compte parmi les priorités de la politique allemande étrangère, de sécurité et de développement. L’Allemagne s’investit pleinement dans la région, avec un engagement allant de l’aide humanitaire d’urgence à la stabilisation civile et militaire.
Des défis de taille : conflits sociaux, terrorisme, changement climatique
Située au nord du continent africain, la région du Sahel s’étend d’ouest en est, sur une superficie égale à celle de l’Europe occidentale. Cette région est confrontée à des défis majeurs : depuis des années, elle est en proie à des attaques terroristes et à des conflits sociaux, en partie le long de lignes ethniques. Dans de vastes zones, le contrôle de l’État et les services publics proposés à la population, comme l’éducation et la santé, se caractérisent par leur faiblesse.
Le Sahel est l’une des régions les plus pauvres au monde. La population y vit avant tout d’une agriculture sévèrement menacée par le changement climatique et les intempéries. Et d’après le Programme alimentaire mondial, la faim continuera de progresser dans cette région au cours des années à venir.
Des retombées sur la sécurité en Europe
Les cinq États du Sahel que sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad jouent un rôle central dans la stabilité de l’Afrique occidentale – un rôle qui a également des répercussions sur la sécurité en Europe. Voilà pourquoi l’Allemagne et l’Europe s’attachent à renforcer les structures étatiques dans la région du Sahel à l’aide d’une approche intégrée. C’est là le seul moyen d’enrayer, à long terme, la violence dans cette région et d’offrir des perspectives d’avenir durables aux habitants du Sahel.
L’une des priorités de la politique allemande étrangère, de sécurité et de développement
Ainsi, l’Allemagne a inscrit le Sahel parmi ses priorités en matière de politique étrangère, de sécurité et de développement – avec un engagement allant de l’aide d’urgence aiguë à une aide au développement à plus long terme, en passant par des mesures de stabilisation civile et militaire :
• Dans le cadre de la mission de formation de l’UE au Mali (EUTM Mali), l’Allemagne encourage avec un maximum de 450 soldats le développement des forces armées maliennes par le biais de la formation et du conseil. À ce jour, quelque 14 000 soldats maliens ont été formés.
• Les missions EUCAP Sahel Mali et EUCAP Sahel Niger soutiennent depuis 2014, pour l’une, et 2012, pour l’autre, le renforcement des capacités de la police malienne. Promouvant le travail de ces deux missions dans le cadre de l’Union européenne ainsi qu’à travers des projets spécifiques, l’Allemagne y participe avec un nombre restreint d’agents détachés et de policiers.
• L’Allemagne s’engage également de manière ciblée dans les pays de la région, avec une attention particulière, au plan géographique, pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ses maîtres mots en la matière sont le renforcement des capacités (à savoir la consolidation des forces de sécurité civiles et militaires) et la stabilisation (à savoir la consolidation des structures étatiques). Cet engagement a pour objectif de permettre le retour de l’État dans diverses zones de conflit et de raffermir la confiance des citoyens vis-à-vis de leur État. Depuis 2016, l’Allemagne a alloué 277 millions d’euros au renforcement des capacités et 217 millions d’euros à la stabilisation.
• Au Mali, au Burkina Faso et au Niger, plus de 12 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire et presqu’une personne sur dix souffre de la faim. Avec près de 50 millions d’euros en 2020, l’Allemagne a d’ores et déjà doublé les fonds qu’elle a débloqués par rapport à 2019, sans oublier d’en appeler au soutien de la communauté internationale : lors d’une conférence coorganisée par l’Allemagne en octobre 2020, le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas s’est engagé à verser 100 millions d’euros entre 2020 et 2023, et un total de 1,7 milliard de dollars a été mobilisé par l’ensemble des partenaires. Depuis 2016, l’Allemagne a alloué plus de 1,3 milliard d’euros à la coopération au développement.
L’Allemagne s’engage également dans différents formats internationaux visant à stabiliser la région du Sahel :
• La Coalition pour le Sahel a été créée en 2020 lors du « sommet de Pau », qui avait alors réuni les États du Sahel, les Nations Unies, l’Union européenne et l’Union africaine ainsi qu’un grand nombre de partenaires internationaux. Constituant le cadre de l’engagement international au Sahel, cette coalition définit quatre axes prioritaires : la lutte contre le terrorisme, le renforcement des forces armées des États du Sahel, diverses mesures de stabilisation civile et un développement durable de la région. Alors que l’édition 2020 du sommet de Pau avait mis l’accent sur le développement de la coopération militaire, l’édition 2021 a particulièrement insisté sur la consolidation du domaine civil : du développement de l’administration publique (à commencer par la police et la justice) à l’approvisionnement de la population en denrées alimentaires, en eau et en soins de santé.
• L’un des éléments essentiels de la Coalition pour le Sahel réside dans le Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel – plateforme centrale pour le renforcement des forces de sécurité nationales au Sahel et pour le retour de l’État dans des zones d’où il a été évincé par des terroristes. L’UE occupe un rôle clé en la matière et coordonne les actions nécessaires sur le terrain, dans les États du Sahel.
• À côté de cela, l’Allemagne, la France et l’Union européenne ont lancé l’Alliance Sahel en 2017 et ont été rejointes par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et d’autres pays européens. Les membres de l’Alliance Sahel coordonnent étroitement leur engagement en faveur de la coopération au développement dans la région, avec un accent particulier sur la bonne gouvernance, la décentralisation, la sécurité alimentaire et l’éducation.