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Qui attise la haine porte une responsabilité
Tribune du ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas sur Spiegel Online.
Cet assaut du Capitole ne touche pas seulement les États-Unis. Ceux qui attaquent la démocratie américaine nous frappent tous.
Les images de l’assaut sur le Capitole sont douloureuses pour tous les amis de la démocratie. Le monde démocratique est choqué et consterné. Mais cela ne suffit pas. Il faut que tous les démocrates du monde se serrent les coudes. La lutte contre l’aveuglement borné, contre l’intolérance, contre la division de nos sociétés, nous la partageons. Car ce serait faire preuve de suffisance que de pointer uniquement les États-Unis du doigt. Chez nous aussi, à Hanau, à Halle, sur les marches du Reichstag, nous avons vu comment les appels à la haine et à l’insurrection se transforment en actes de haine.
Il est bien évident que quelqu’un qui, comme Donald Trump, joue avec le feu par ses paroles pendant des années et incite constamment ses partisans à la violence porte une responsabilité dans cette attaque contre le cœur de la démocratie américaine. Dans le monde entier, nous voyons ce qui se passe quand des populistes radicaux conquièrent le pouvoir et entretiennent la défiance contre les institutions démocratiques. Alors oui, la démocratie vit de la contradiction, et même de la dispute. Mais elle meurt lorsque la violence brute réduit l’autre au silence, quand la haine pure fait sauter toutes les limites de la décence et du respect.
Cette masse extrémiste ne représente pas la majorité aux États-Unis. La grande majorité des électeurs américains soutient avec conviction la démocratie, elle s’est décidée, lors des élections, contre un populiste d’extrême-droite. Ce n’est pas seulement à Donald Trump de finir par l’accepter. Tout Républicain doté d’un sens minimum des responsabilités devrait enfin apporter une contradiction franche à Donald Trump. Le verdict des tribunaux américains a été clair : cette élection a été conforme au droit. Ceux qui ne le respectent pas méprisent leur propre peuple.
La force de l’Amérique, c’est sa diversité. Ce pays est admiré dans le monde entier pour la liberté de sa démocratie. Le président américain nouvellement élu, Joe Biden, en est conscient. Son appel d’hier au respect mutuel et à la réconciliation était les mots d’apaisement d’un président. Et la confirmation de l’élection de Joe Biden et de Kamala Harris par la Congrès américain, hier, était la meilleure réponse, démocratique, à ceux qui ont semé le chaos et la discorde hier à Washington.
En tant qu’amis des États-Unis et de la démocratie, nous souhaitons à Joe Biden et Kamala Harris toute l’énergie nécessaire pour accomplir leur difficile mission, à savoir surmonter la division de l’Amérique. Nous nous tenons à leurs côtés dans la lutte pour la démocratie. Fidèles à une devise fondamentalement américaine : « E pluribus unum ». De plusieurs, un.