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Soutenir les initiatives africaines : Heiko Maas inaugure la conférence sur le lac Tchad
Le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas avec les participants de la conférence sur le lac Tchad © Florian Gaertner/ photothek.net
La région du lac Tchad confrontée au terrorisme de Boko Haram, à des déplacements de population et à la faim était au centre d’une conférence internationale de haut niveau les 3 et 4 septembre à Berlin.
Le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, a inauguré le 3 septembre à Berlin une conférence internationale sur la région du lac Tchad pour appeler à la solidarité avec les populations en détresse.
De grands défis
Cette région située au carrefour du Nigéria, du Niger, du Tchad et du Cameroun est le théâtre de l’une des plus grandes crises humanitaires au monde.
La région du lac Tchad qui a joué autrefois un rôle important entre le Sahara et le sud du continent, est confrontée aujourd’hui à beaucoup de grands défis, notamment la faim, la violence, la sécheresse et les déplacements de population.
Depuis huit ans, le groupe islamiste Boko Haram terrorise la population, a tué plus de 30 000 personnes et chassé plus de 2,3 millions d’hommes, de femmes et d’enfants de chez eux. En unissant leurs efforts, les forces armées des quatre pays de cette région ont réussi à repousser en partie les terroristes. Néanmoins, les enlèvements et les attentats-suicides continuent de peser sur le quotidien de la population. La situation humanitaire reste critique, plus de 10 millions de personnes étant tributaires de l’aide humanitaire.
Mais ce n’est pas le seul problème : outre Boko Haram, d’autres groupes terroristes comme l’organisation « État islamique » ou le crime organisé déstabilisent la région qui, dans cette situation, devient dangereuse pour la sécurité de l’Europe.
Engagement de l’Allemagne
L’Allemagne soutient la population dans la région du lac Tchad et, rien que pour les deux dernières années, elle a fourni une aide humanitaire s’élevant à plus de 150 millions d’euros.
Elle encourage également la coopération transfrontalière dans la région. La réunion des gouverneurs des quatre pays de la région qui s’est tenue au mois de mai dernier au Nigéria pour promouvoir la coopération à tous les niveaux de l’État en est un exemple. Des représentants des gouvernements de la région du lac Tchad s’étaient déjà rencontrés avec des partenaires internationaux en septembre 2017 à Berlin.
Les gouvernements allemand, nigérian et norvégien ainsi que les Nations Unies organisent conjointement la conférence à laquelle participent plus d’une cinquantaine de délégations gouvernementales et d’organisations régionales et internationales ainsi que des représentants de la société civile. Ensemble, les participants de la conférence visent à mieux coordonner encore l’aide humanitaire, les efforts de stabilisation et la coopération au développement dans la région du lac Tchad ainsi qu’à soutenir les initiatives africaines.
Le Nigéria, le Niger, le Tchad et le Cameroun ont déjà adopté, vendredi 31 août, sous l’égide de l’Union africaine et de la Commission du bassin du lac Tchad, une stratégie de stabilisation. Cette initiative africaine mérite d’être soutenue.