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Processus de réconciliation germano-namibien : une messe commémorative organisée à Berlin à l’occasion de la restitution d’ossements namibiens

Messe commémorative au temple français de Friedrichstadt à Berlin. Au centre, la ministre adjointe Michelle Müntefering et la ministre namibienne de la Culture, Katrina Hanse-Himarwa, © epd
Michelle Müntefering, ministre adjointe aux Affaires étrangères, a remis au nom du gouvernement fédéral les ossements de plusieurs membres de communautés indigènes de l’actuelle Namibie à une délégation namibienne présidée par la ministre de la Culture, Katrina Hanse-Himarwa.
Ces ossements dérobés et transportés en Allemagne à l’époque coloniale ont été rapportés à Windhoek vendredi 31 août dans le cadre d’une cérémonie officielle.
La ministre adjointe chargée de la politique culturelle internationale au ministère fédéral des Affaires étrangères, Michelle Müntefering, a déclaré mercredi 29 août à Berlin :
L’Allemagne doit encore accomplir un grand travail de mémoire concernant son passé colonial. C’est une partie de notre histoire dont il nous faut prendre conscience et que nous devons assumer pleinement.
Or nous, en tant qu’Allemands, reconnaissons aujourd’hui notre responsabilité historico-politique, mais aussi morale et éthique, ainsi que la faute historique commise alors par nos ancêtres. Les atrocités perpétrées à l’époque au nom de l’Allemagne sont des actes que l’on qualifierait aujourd’hui de génocide même si ce n’est que plus tard que ce concept a été défini en termes de droit.
Aussi, nous évoquons avec nos partenaires en Namibie la façon de comprendre cette notion dans le contexte politique et historique. Notre société ignore encore trop de choses sur ce passé, et c’est à nous qu’il revient de combler cette lacune mémorielle.
Une restitution dans la dignité
Pour les cérémonies de restitution et de commémoration, le gouvernement namibien a envoyé une délégation de 74 personnes présidée par la ministre de la Culture, Katrina Hanse-Himarwa, et accompagnée de plusieurs chefs traditionnels namibiens.
Lundi 27 août, Michelle Müntefering a officiellement accueilli cette délégation à la Villa Borsig, la résidence des hôtes du ministre des Affaires étrangères, avant s’entretenir avec Katrina Hanse-Himarwa. Mardi soir, 28 aôut, lors d’une veillée funèbre, plusieurs rites traditionnels namibiens ont été célébrés.

Le lendemain, 29 août, l’Église Protestante en Allemagne (Evangelische Kirche in Deutschland, EKD) et ses églises partenaires namibiennes ont organisé une messe commémorative au temple français de Friedrichstadt à Berlin lors de laquelle les ossements ont officiellement été restitués. Parmi les invités à cette cérémonie figuraient notamment des représentants des groupes ethniques namibiens auxquels appartenaient les défunts. Des représentants de la société civile et des membres du Bundestag allemand étaient également invités.
Ensuite, vendredi 31 août, Michelle Müntefering s’est rendue à Windhoek avec la délégation namibienne pour participer à la cérémonie officielle de restitution au nom du gouvernement fédéral.
Un vaste processus de réconciliation
Les soulèvements des Herero et des Nama dans le Sud-Ouest africain ont été réprimés brutalement par les troupes coloniales allemandes de 1904 à 1908. De nombreux survivants sont morts par la suite pendant leur détention ou lors de travaux forcés.
La restitution des ossements s’inscrit dans le processus de réconciliation germano-namibien qui n’inclut pas seulement les gouvernements des deux pays mais aussi les parlements, les églises, le milieu de la recherche, la jeunesse et la société civile.
D’autres ossements humains d’origine namibienne sont encore entreposés dans des musées et instituts de recherche allemands. Ils ont souvent été volés pendant l’époque coloniale et emportés en Allemagne sous prétexte de les examiner à des fins scientifiques, sans aucun respect pour la dignité humaine et les pratiques culturelles et religieuses. Il s’agit de la troisième mesure de restitution après celles de 2011 et 2014.