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Fidèles à leur conscience : des diplomates courageux durant la Shoah

Le ministre des Affaires étrangères, M. Gabriel, visite l’exposition avec l’ambassadeur israélien, M. Issacharoff © Ministère fédéral des Affaires étrangères © Ministère fédéral des Affaires étrangères
« Il nous appartient d’agir contre l’oubli », a averti le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel à l’occasion de la journée annuelle de commémoration de la Shoah. L’exposition inaugurée lundi (29/01) au ministère fédéral des Affaires étrangères répond à cet appel.
Mémoire
L’exposition « Beyond Duty » (Au‑delà du devoir), conçue par l’Institut international pour la mémoire de la Shoah Yad Vashem, rappelle que certains diplomates ont tenté, malgré leurs instructions, de protéger les citoyens juifs des persécutions et de la mort.

Dans son discours inaugural, le ministre allemand des Affaires étrangères a rendu hommage aux diplomates qui ont agi contre leur gouvernement, parfois au risque de leur vie. Malgré l’état d’exception qui régnait durant le national‑socialisme, la plupart des diplomates a poursuivi ses activités administratives comme d’habitude. Peu étaient prêts à sauver des Juifs contre la politique de leur gouvernement. Peu ont fait preuve de courage, « bien trop peu », a déploré Sigmar Gabriel.
Même s’il faut honorer certains diplomates, y compris allemands, qui ont été reconnus Juifs parmi les Nations par l’Institut Yad Vashem, il ne faut pas l’oublier : « le ministère fédéral des Affaires étrangères était un élément actif de la politique criminelle du régime nazi. » Ce n’est qu’entre 2005 et 2010 qu’une commission indépendante d’historiens a étudié l’histoire du ministère. « Il reste de notre devoir à tous d’affronter encore notre propre passé. »
Un symbole d’union
L’ambassadeur de l’État d’Israël, Jeremy Issacharoff, a lui aussi mis en garde contre l’oubli du passé. En même temps, les fardeaux du passé pourraient engendrer de nouveaux liens pour l’avenir. « Nous ne pouvons pas changer le passé, mais le passé peut nous changer », a estimé M. Issacharoff. L’exposition « Beyond Duty » (Au‑delà du devoir) est présentée simultanément au ministère israélien des Affaires étrangères et dans 70 représentations israéliennes à l’étranger dans 20 langues différentes. Elle constitue elle‑même un symbole d’union, a souligné Sigmar Gabriel : « Nous voyons justement dans notre rapport à ce passé difficile comme l’Allemagne et Israël se sont de nouveau rapprochés. »
Une mise en garde
La mémoire de la Shoah est un devoir. L’exposition doit servir de mise en garde aux diplomates d’aujourd’hui, rappelle Sigmar Gabriel : « Dans notre engagement pour la paix et la sécurité dans le monde, nous sommes mis au défi, jour après jour, de faire des choix de conscience et de faire preuve d’humanité et de courage. » Et d’ajouter : « la conscience qui nous oblige à l’humanité est aujourd’hui le fil conducteur de notre Constitution. »