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La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock se rend en Macédoine du Nord et en Géorgie où les yeux sont rivés sur l’adhésion à l’UE

Mme Baerbock, ministre fédérale des Affaires étrangères, s'entretient avec les membres de la commission des Affaires étrangères de la République de Mazédoine du Nord

Mme Baerbock, ministre fédérale des Affaires étrangères, s'entretient avec les membres de la commission des Affaires étrangères de la République de Mazédoine du Nord, © Thomas Trutschel/photothek.de

22.03.2023 - Article

À Skopje, il sera question des prochaines étapes du processus d’adhésion à l’UE de la Macédoine du Nord. Les Géorgiennes et Géorgiens souhaitent eux aussi rejoindre l’UE : ils sont quatre sur cinq à approuver l’adhésion de leur pays à l’UE.

La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock s’entretiendra jeudi à Skopje, la capitale de la Macédoine du Nord, avec des représentantes et des représentants du gouvernement ainsi que des partis de l’opposition. Les négociations qui sont en cours au sujet de l’adhésion à l’UE de ce pays des Balkans seront au cœur des discussions.

Avant son départ pour la Macédoine du Nord, la cheffe de la diplomatie allemande a déclaré le 22 mars 2023 :

La Macédoine du Nord a sa place au sein de l’Union européenne, tout comme nos autres partenaires des Balkans occidentaux. Au plus tard depuis le début officiel des négociations d'adhésion avec l’UE en juillet 2022, aucun doute ne devrait être permis quant au fait que nous prenons le sujet au sérieux. Les grands espoirs et attentes de la population de Macédoine du Nord vis-à-vis du processus d’adhésion représentent pour nous à la fois une chance et un danger : un danger, car l’Europe risque de perdre les Macédoniennes et Macédoniens si l’UE ne répond pas à leurs attentes malgré tous les progrès et les concessions parfois douloureuses qu’ils ont faits au cours des 17 années passées ; une chance, car toutes les parties prenantes au processus d’élargissement de l’UE sont conscientes de ce dont il est véritablement question : d’un avenir au sein de la famille européenne, d’une région à la prospérité et à la paix stables, d’autodétermination.

Je comprends très bien que des discussions enflammées et passionnées soient justement menées dans tous les sens en Macédoine du Nord quant à l’identité, l’histoire, la langue et la culture propres au pays. Cela ne diffère en rien de ce qui se passe chez nous et c’est absolument normal lorsqu’il est question de sujets existentiels tels que la modification de la constitution. L’expérience a toutefois démontré qu’il est utile dans un tel contexte de reléguer les calculs politiques au second plan, de poursuivre un objectif clair et d’engager une bataille acharnée à cet effet. L’obtention d’un large consensus parlementaire en Macédoine du Nord pour une modification de la constitution permettrait d’émettre un signal puissant au sein du pays, mais également au-delà de ses frontières, dans toute la région : nous voulons absolument adhérer à l’UE et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir en ce sens.

Sur le plan géographique, les six pays des Balkans occidentaux, soit l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie, se trouvent au cœur de l’Europe. L’UE s’est clairement engagée à les intégrer un jour en son sein. Selon comment évolue la transformation de chaque pays, des critères ont été définis pour certaines réformes essentielles, par exemple dans le domaine de la justice ou la lutte contre la corruption.

La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine secoue l’Europe tout entière. Le rapprochement des Balkans occidentaux à l’UE a depuis gagné davantage encore en importance. Le gouvernement fédéral reste attaché à son objectif de promouvoir la démocratie, l’état de droit et la stabilité dans les Balkans occidentaux ainsi que de garantir la paix grâce au processus d’adhésion à l’UE. La Macédoine du Nord est frontalière de la Bulgarie et de la Grèce, soit deux États membres de l’UE. Depuis qu’elle a déposé sa demande d’adhésion à l’UE en 2004, la Macédoine du Nord a lancé et mis en œuvre de nombreuses réformes. Le pays a d’ores et déjà surmonté nombre d’obstacles sur la route menant vers l’UE. En 2018, il a même changé de nom dans le cadre de l’accord de Prespa, devenant la Macédoine du Nord et mettant ainsi fin à plusieurs décennies d’une querelle avec la Grèce. Cet accord a préparé la voie à l’ouverture des négociations d’adhésion.

En juillet 2022, un deuxième cap essentiel sur le chemin vers l’UE a été franchi : le Conseil de l’UE a donné son feu vert au lancement des négociations d'adhésion. Alors que les discussions avec l’UE ont déjà débuté, la Macédoine du Nord doit inscrire la reconnaissance de la minorité bulgare dans sa constitution avant que les négociations sur les premiers sujets ne puissent être entamées. Cette question figurera au cœur des entretiens de la ministre Annalena Baerbock à Skopje.

Soutien à la Géorgie et à ses habitantes et habitants pro-européens

En Géorgie, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock s’entretiendra notamment avec des représentantes et des représentants du gouvernement ainsi qu’avec la présidente Salomé Zourabichvili. La Géorgie s’est clairement positionnée en adversaire de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. La population est majoritairement favorable à l’UE : d’après les sondages, 80 pour cent des Géorgiennes et Géorgiens souhaitent que leur pays devienne membre de l’UE.

Avant son départ pour la Géorgie, la cheffe de la diplomatie allemande a déclaré le 22 mars 2023 :

La population géorgienne poursuit elle aussi un objectif bien précis : l’UE. Au cours des dernières semaines, les Géorgiennes et Géorgiens brandissaient le drapeau de l’UE en manifestant pour défendre le pluralisme et l’état de droit dans les rues de Tbilissi. Lors de mon déplacement, je tiens à montrer clairement que l’Allemagne soutient pleinement les ambitions européennes de la Géorgie.

Nous observons les tentatives de faire dévier le pays du cours pro-européen souhaité par la plus grande majorité des habitantes et habitants géorgiens. Et nous sommes témoins des pressions exercées sur le pays depuis l’intérieur comme depuis l’extérieur.

Je discuterai avec le gouvernement à Tbilissi des étapes à franchir par le pays pour obtenir le statut d’État candidat à l’adhésion à l’UE. Outre le respect des normes démocratiques, cela concerne essentiellement la liberté de presse, le maintien d’une société civile dynamique ainsi que de débats publics respectueux, même lorsque les positions divergent parfois largement. Ces valeurs nous unissent au sein de l’UE et nous sommes convaincus qu’on ne peut pas ici prendre de raccourcis ni faire de concessions.

Le Conseil européen a reconnu en juin 2022 la perspective d’adhésion de la Géorgie, notamment dans le contexte de la guerre d’agression de la Russie contre son voisin ukrainien. La Commission européenne a identifié douze réformes prioritaires afin de préparer la Géorgie aux prochaines étapes en direction de l’UE.

Ces dernières semaines, le pays est souvent apparu à la une des journaux allemands et internationaux. Des milliers de citoyennes et citoyens ont en effet manifesté contre un projet de loi du gouvernement géorgien visant à réglementer le financement des ONG étrangères. Le gouvernement a finalement retiré ce projet de loi après plusieurs journées de manifestations. Les jeunes ont largement mené le mouvement contestataire contre cette loi relative aux « agents étrangers ».

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock discutera également avec des étudiants de l’université Ilia à Tbilissi, la capitale du pays. Quel avenir les jeunes Géorgiennes et Géorgiens prédisent-ils à ce pays du Caucase du Sud en bordure de la Russie ?

La population géorgienne partage une histoire mouvementée avec son voisin alors que les deux pays faisaient partie de l’Union soviétique jusqu’en 1991. Les relations entre la Russie et la Géorgie sont aujourd’hui fragiles, notamment parce que, depuis le conflit militaire ayant éclaté en 2008, la Russie contrôle de facto les régions d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud qui appartiennent à la Géorgie selon les frontières internationalement reconnues.

La cheffe de la diplomatie allemande se rendra sur la ligne de démarcation administrative avec l’Ossétie du Sud pour se faire elle-même une idée. Une mission d’observation de l’UE contrôle l’évolution de la situation au niveau de la ligne de démarcation administrative. Cette mission constitue une contribution visible et essentielle de l’UE à la stabilité en Géorgie et l’Allemagne fournit la plus grande part de personnel.

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