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La « Team Deutschland » en conclusion de la COP 27

20.11.2022 - Communiqué de presse

*** Communiqué de presse conjoint du ministère fédéral des Affaires étrangères, du ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat, du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement et du ministère fédéral de l’Environnement, de la Protection de la Nature, de la Sûreté nucléaire et de la Protection des Consommateurs, publié à l’issue de la COP 27***

Aujourd’hui s’est achevée la 27e Conférence mondiale sur le climat (COP 27) à Charm el‑Cheikh. Dans le cadre des négociations ainsi que d’initiatives et partenariats concrets, le gouvernement fédéral s’est engagé en tant que « Team Deutschland  » (Équipe Allemagne) en faveur de plus d’ambition dans l’endiguement de la crise climatique et de davantage de solidarité avec les pays les plus durement frappés par les effets de cette crise.
La ministre fédérale des Affaires étrangères, Mme Annalena Baerbock :

Nous nous sommes rendus à Charm el‑Cheikh ensemble, en tant que « Team Deutschland », pour réclamer plus d’ambition en matière de lutte contre la crise climatique et davantage de solidarité avec les pays les plus vulnérables. Le bilan est contrasté. En tant qu’UE, nous avons agi de manière unie et forgé une large alliance d’États, ce qui nous a permis de réaliser ensemble une percée sur la question des pertes et préjudices et d’ouvrir ainsi un nouveau chapitre de la justice climatique. Toutefois, les mesures prises en matière de réduction des émissions sont largement insuffisantes compte tenu des conséquences dramatiques engendrées dès aujourd’hui par la crise du climat. Nous sommes toujours loin d’atteindre l’objectif de 1,5 degré et certains États ont bloqué toute tentative de rapprochement de cet objectif. Dans le même temps, nous ne devons pas être dupes : la plupart des pays du monde misent sur le solaire et l’éolien pour leur avenir et non sur le pétrole ou le charbon. Nous avons non seulement œuvré lors des négociations pour accélérer la transition énergétique mondiale, mais nous avons parallèlement fait avancer cette dernière en mettant en place de nouveaux partenariats avec l’Afrique du Sud, l’Indonésie, le Kenya et l’Égypte. La COP s’est donc certes achevée ce matin, mais les travaux visant à réduire les émissions, à développer le solaire et l’éolien et à faire montre de plus de solidarité avec les pays les plus vulnérables se poursuivent.

Le ministre fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat, M. Robert Habeck :

Une conférence sur le climat difficile vient de se terminer, avec un bilan qui ne nous satisfait pas vraiment. La position ferme de l’UE et la prudence dont a fait preuve la partie allemande lors de la conduite des négociations ont cependant permis d’éviter d’effacer les progrès réalisés à Paris et Glasgow. C’est par ailleurs une bonne chose que le soutien financier aux pays particulièrement vulnérables ait été au centre des discussions ; c’est une responsabilité que nous, les pays industrialisés, nous devons d’assumer. Désormais, il importe d’autant plus que nous nous attelions à la mission découlant de l’accord de Paris sur le climat : travailler d’arrache‑pied dans le cadre de projets concrets pour atténuer réellement le réchauffement climatique. Faire avancer l’abandon commun du charbon, du pétrole et du gaz constitue désormais une priorité, priorité réalisable pour peu que l’on mette en œuvre une transition énergétique mondiale, socialement juste et durable ainsi que la décarbonation de l’industrie. C’est la seule façon pour nous de mettre le cap sur le 1,5 degré. Nous y travaillons et nous avons déjà accompli des progrès concrets : avec d’autres pays de l’UE, nous voulons réaliser durant les deux années à venir le raccordement de nos réseaux électriques avec le Maroc. Nous supprimons les obstacles à la distribution d’électricité en provenance de l’Afrique ainsi que du Proche et du Moyen‑Orient. Nous avançons également dans la mise en place de réseaux d’hydrogène vert. Le fonds dédié à l’hydrogène, qui a été nouvellement créé pour aider les pays du Sud à investir dans leurs propres énergies respectueuses du climat, offre une plateforme solide à cet égard.

La ministre fédérale du Développement, Mme Svenja Schulze :

Le résultat de cette conférence sur le climat est mitigé : trop peu de progrès en termes d’ambition ont été réalisés, mais il y a eu une avancée majeure concernant la solidarité. Lors de la conférence, l’Allemagne a montré qu’elle constituait un partenaire fiable pour les pays en développement. Le nouveau fonds pour les pertes et préjudices dans le cadre du régime climatique officiel de l’ONU montre que nous avons réussi à jeter des ponts entre les pays industrialisés et les pays en développement. Le fait que la communauté internationale accorde enfin à la question des pertes et préjudices l’attention qu’elle mérite est une véritable percée après des décennies de désaccord. L’Allemagne apportera une contribution équitable à la réparation des dommages engendrés par le dérèglement climatique. Concernant la structure concrète du fonds, je veillerai à ce que tous ceux qui sont responsables de la catastrophe climatique versent leur contribution. Cela inclut notamment les plus gros émetteurs que sont les États‑Unis, la Chine et bien évidemment aussi l’UE. Toutefois, nous ne pouvons pas attendre que le fonds soit mis en place, car le changement climatique inflige d’ores et déjà des dommages. C’est la raison pour laquelle nous mettons dès maintenant en œuvre le bouclier mondial contre les risques climatiques, mécanisme explicitement salué par tous les États parties dans la déclaration finale. Il est par ailleurs essentiel que la communauté internationale se soit entendue sur le fait que les banques de développement doivent faire beaucoup plus pour protéger le climat. Cela me donne le soutien nécessaire pour continuer à faire avancer la réforme de la Banque mondiale et d’autres institutions financières initiée par les États‑Unis.

La ministre fédérale de l’Environnement, Mme Steffi Lemke :

Dans l’ensemble, les résultats de la COP 27 ne sont pas à la hauteur des efforts nécessaires. C’est particulièrement difficile à accepter. Le fait que la communauté internationale se soit accordée sur la création d’un fonds pour compenser les dommages engendrés par le changement climatique dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables constitue en revanche une étape importante afin de mieux gérer à l’avenir les effets de la crise climatique. La 27e Conférence mondiale sur le climat a envoyé un signal clair : la protection du climat est tributaire de la protection de la nature ainsi que d’écosystèmes intacts. En dépit des négociations qui, dans l’ensemble, se sont avérées difficiles, il est réjouissant de voir que les solutions fondées sur la nature et la protection naturelle du climat étaient des sujets importants de la COP 27 et qu’ils ont été intégrés dans la déclaration finale. C’est pour moi un signe d’encouragement en amont de la conférence mondiale sur la biodiversité qui se tiendra à Montréal au mois de décembre. À Charm el‑Cheikh, nous avons discuté de la manière de préserver nos écosystèmes afin qu’ils nous protègent des raz‑de‑marée, des fortes précipitations, de la chaleur et de la sécheresse et qu’ils nous aident à aller de l’avant en matière de protection du climat. Lors de la COP 27, les délégués ont pris conscience que les trois crises existentielles de notre époque, à savoir les crises du climat, de la pollution et de l’extinction des espèces, sont liées les unes aux autres et qu’elles ne peuvent être résolues que si nous agissons de concert.

Contexte

En dehors des salles de négociation, les délégués ont par ailleurs réussi à se mettre d’accord sur des progrès concrets substantiels qui permettront d’endiguer les émissions mondiales ainsi que les conséquences de la crise climatique. De telles initiatives concrètes occupent une place de plus en plus importante lors des conférences mondiales sur le climat. Dans ce contexte, la « Team Deutschland », composée de collaboratrices et collaborateurs du ministère fédéral des Affaires étrangères, du ministère fédéral du Développement, du ministère fédéral de la Protection du Climat et du ministère fédéral de l’Environnement, a pu donner des impulsions décisives avec ses partenaires :

  • Le bouclier mondial contre les risques climatiques lancé par l’Allemagne, sous sa présidence du G7, aux côtés du V20, le groupe des 58 pays particulièrement vulnérables au changement climatique. Le bouclier analyse systématiquement, pays par pays, les lacunes existantes en matière de protection et il développe avec les pays les plus sévèrement touchés des paquets de protection afin d’assurer financièrement les habitants concernés contre les pertes et préjudices engendrés par le dérèglement climatique.
  • La ministre fédérale du Développement, Mme Schulze, a évoqué une première mise en œuvre du bouclier avec le Pakistan, l’un des pays pionniers, et s’est engagée à verser des aides concrètes pour l’analyse des risques et la sécurité sociale.
  • Le Partenariat pour une transition énergétique juste (Just Energy Transition Partnership, JETP) avec l’Indonésie a été convenu pendant la COP 27, dans le cadre du sommet du G20 à Bali. Grâce à des fonds publics et privés à hauteur de 20 milliards de dollars US, l’Indonésie accélérera de dix ans sa transition énergétique.
  • La mise en œuvre concrète du Partenariat pour une transition énergétique juste avec l’Afrique du Sud a démarré, avec un crédit de plus de 300 millions d’euros afin d’accélérer la transition énergétique.
  • L’Allemagne est convenue d’un partenariat pour le climat et le développement avec le Kenya. L’objectif : 100 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030. Cela permet de montrer à d’autres pays en développement qu’il est également possible de se développer sans énergies fossiles.
  • L’Allemagne et les États‑Unis sont convenus d’une transition énergétique accélérée avec l’Égypte, qui comprend également des compensations sociales pour les travailleuses et travailleurs du secteur gazier.
  • Le chancelier fédéral a doublé l’engagement initial de l’Allemagne pour la protection des forêts, portant celui‑ci à deux milliards d’euros.
  • Aux côtés de l’Égypte, nous avons lancé la nouvelle initiative « Enact » visant à coordonner les efforts déployés mondialement pour lutter contre le changement climatique, la dégradation des terres et des écosystèmes et la perte de la biodiversité, et ce, grâce à des solutions fondées sur la nature. Nous nous préparons ainsi également à la conférence mondiale sur la biodiversité (15e Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique) qui se tiendra à Montréal au mois de décembre.
  • Les ministères fédéraux du Développement et de l’Économie ont créé une plateforme afin de développer à l’échelle internationale une économie de l’hydrogène vert qui vise, outre à couvrir les besoins allemands, à créer de la plus‑value dans les pays en développement.
  • La feuille de route pour une transition électrique durable (Sustainable Electricity Transition Roadmap) avec le Maroc a été signée par l’Allemagne et d’autres pays de l’UE. Elle prévoit le raccordement direct des réseaux électriques européens au réseau du Maroc ainsi que la suppression des obstacles à la distribution d’électricité renouvelable en provenance de l’Afrique. Ces mesures doivent être mises en œuvre au plus tard d’ici à 2024.
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