Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères

L’union fait la force à l’échelle internationale contre l’antisémitisme et l’antitsiganisme – la présidence allemande de l’IHRA en 2020/2021

Michaela Küchler est la représentante spéciale chargée des relations avec les organisations juives, de la mémoire de la Shoah, de la lutte contre l’antisémitisme et des intérêts internationaux des Sinti et Rom

Michaela Küchler est la représentante spéciale chargée des relations avec les organisations juives, de la mémoire de la Shoah, de la lutte contre l’antisémitisme et des intérêts internationaux des Sinti et Rom, © Felix Zahn/Photothek.net

06.04.2021 - Article

L’Allemagne a présidé pour la première fois, à compter de mars 2020, l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA). Aujourd’hui, la Grèce prend cette présidence – une occasion pour nous de vous proposer une rétrospective.

L’année 2020 a été une année jalonnée de défis pour la coopération internationale contre l’antisémitisme et l’antitsiganisme : au fil des manifestations organisées pour protester contre les mesures anti-corona, la scène internationale a été le théâtre de distorsions sarcastiques de la Shoah ; nombre de lieux de mémoire et d’établissements éducatifs clés ont également dû fermer leurs portes en raison de la pandémie. En dépit de cela, ou plus précisément grâce à cela, plusieurs projets primordiaux de la présidence allemande ont été mis en œuvre :

1. Nouvelle définition de travail de l’antitsiganisme

Séance plénière de l’IHRA au ministère fédéral des Affaires étrangères à Berlin
Séance plénière de l’IHRA au ministère fédéral des Affaires étrangères à Berlin© Felix Zahn/Photothek.net

Le 8 octobre 2020, une définition de travail juridiquement non contraignante de l’antitsiganisme a été adoptée sous la présidence allemande avec les délégués des 34 États membres de l’IHRA. Cette définition stipule très clairement ce qui, sous une forme spécifique de racisme, d’exclusion et de discrimination, relève de la notion d’antitsiganisme. En cela, elle fournit un outil précieux pour identifier, au quotidien et sur Internet, la haine et la discrimination des Sinti et des Rom et pour s’y opposer résolument. L’Allemagne est le premier pays à avoir adopté cette définition de travail à l’échelle nationale. Voilà qui devrait encourager d’autres États et organisations de la société civile à l’appliquer à leur tour.

2. Création d’un groupe de travail international contre la distorsion de la Shoah

Recommandations de l’IHRA contre la distorsion de la Shoah
Recommandations de l’IHRA contre la distorsion de la Shoah© IHRA

La priorité de la présidence allemande de l’IHRA a résidé dans la lutte contre la relativisation et la distorsion de la Shoah. Afin de renforcer et de faire avancer la coopération internationale dans ce domaine, l’Allemagne a mis en place l’an dernier un groupe de travail international (composé de spécialistes) contre le négationnisme et la distorsion de la Shoah. En janvier dernier, ce groupe de travail a publié des recommandations concrètes pour réussir à identifier sans détour la distorsion de la Shoah et les relativisations, puis y apporter une réponse.

3. Traduction, impression et large diffusion des recommandations de l’IHRA pour l’enseignement et l’étude de la Shoah

Dans le cadre de sa présidence de l’IHRA, le gouvernement fédéral a publié pour la première fois en langue allemande et dans d’autres versions linguistiques, en ligne et sur papier, les recommandations formulées par l’IHRA pour l’enseignement et l’étude de la Shoah. Face à la fermeture provisoire de nombreux lieux de mémoire et établissements éducatifs en raison de la pandémie actuelle, l’enseignement et l’étude numériques sont encore plus cruciaux. La brochure peut être téléchargée ici.

4. Reconnaissance de l’IHRA comme organisation internationale

Depuis mars 2021, le gouvernement fédéral considère l’IHRA comme une institution internationale conformément à la loi sur l’État hôte. La reconnaissance de l’IHRA dans le cadre de la loi allemande sur l’État hôte était l’un des objectifs explicites de la présidence allemande. Ainsi, l’IHRA se voit accorder le même statut que d’autres organisations internationales. Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a accompagné des propos suivants la décision prise en conseil des ministres en février dernier :

Ce faisant, nous délivrons un message en faveur d’une coopération internationale dont nous avons grand besoin – tant pour nous souvenir des horreurs du passé que pour construire notre avenir. Car ce n’est qu’en unissant nos forces que nous réussirons à contrer une falsification de l’histoire et une discrimination croissantes, tout en consolidant des démocraties ouvertes et tolérantes dans le monde entier.

Retour en haut de page