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Interview accordée par Heiko Maas, ministre fédéral des Affaires étrangères, à l’agence de presse Reuters, sur différents sujets d’actualité

29.01.2021 - Interview

Heiko Maas au sujet de la relation transatlantique :

Ces dernières années, la grande imprévisibilité des États-Unis en matière de politique étrangère nous a causé bien du souci. Cela va changer maintenant, et c’est ce que nous attendions. Il est très important que ce nouveau gouvernement américain adopte une politique étrangère et de sécurité nettement plus active et plus fiable. C’est également ce que nous espérons dans les dossiers de crise où nous, Européens, avons pris des responsabilités, comme en Ukraine, mais aussi dans divers foyers de crise en Afrique.

Heiko Maas au sujet de l’Afghanistan :

Lors de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN qui se tiendra à la fin du mois de février, nous discuterons du maintien de la présence en Afghanistan. Ce qui est nouveau, c’est que nous allons maintenant planifier ensemble les semaines et les mois à venir. Nous ne devons pas nous attendre à ce que les négociations de paix dans le pays se terminent réellement à la fin du mois d’avril. Il est important de relier le processus politique au retrait des troupes. Car si les troupes des États-Unis et de l’OTAN partent avant que les négociations de paix ne fassent des progrès décisifs, les Talibans risquent de ne plus rechercher de solution à la table de négociations. Globalement, les États-Unis et les Européens s’accordent sur le fait que nous voulons mettre un terme à notre engagement sur place. Mais nous devons procéder de manière coordonnée et rester attentifs à la situation sur place.

Heiko Maas au sujet de l’Iran :

Le président américain Joe Biden s’est montré ouvert à un retour des États-Unis dans l’accord sur le nucléaire iranien. Je suppose que le groupe E3 et les États-Unis entameront des entretiens très prochainement. Il est clair cependant que l’Iran doit respecter ses engagements et cesser les violations actuelles de l’accord. Pour que ce retour des États-Unis soit réellement possible, il est essentiel que les sanctions soient levées et que de nouvelles sanctions ne soient pas adoptées.

Heiko Maas au sujet de l’OTAN et de possibles adhésions à l’OTAN :

Nous sommes d’avis que les conditions générales n’ont guère changé, pour la Géorgie notamment. La région n’est pas devenue moins instable. Mais il va falloir en parler. Cela vaut également pour l’Ukraine. Il y a là aussi des entretiens et des procédures en cours, mais dans l’état actuel des choses, une adhésion à l’OTAN n’est pas à l’ordre du jour.

Heiko Maas au sujet de la Russie et de la relation américano-russe :

La politique trumpiste à l’égard de la Russie n’était pas seulement ambivalente mais absolument improductive. En l’espace de quelques heures, le président Biden a réussi à prolonger de cinq ans le traité New Start. Toute autre décision aurait conduit à reléguer au passé ce traité dans quelques jours. Il est extrêmement important à mes yeux que l’on ait évité cela. Le nouveau gouvernement américain a réagi très clairement en ce qui concerne l’affaire Navalny, tout en montrant qu’il peut également parvenir, par la voie du dialogue, à de bonnes solutions avec la Russie sur des sujets importants.

Heiko Maas au sujet de la politique étrangère face à la Covid-19 :

La lutte contre la pandémie devient un test rapide pour la coopération internationale. Il doit être clair que nous ne pouvons réussir qu’en coopérant tous ensemble. Nous ne serons à l’abri que lorsque tous le seront. C’est pourquoi il est juste que le Secrétaire général de l’ONU ait inscrit à l’ordre du jour la fourniture de vaccins à tous les Pays.

Heiko Maas au sujet de la concurrence aux vaccins avec la Chine et la Russie :

Même si d’autres pays ont homologué leurs vaccins plus tôt – quelle que soit la procédure adoptée – et les distribuent maintenant à l’échelle mondiale, nous devons produire et homologuer les vaccins suivant nos normes. Il est important que nous signalions, bien sûr, à nos partenaires en dehors de l’Union européenne qu’ils y participent eux aussi. Je considère néanmoins que les États membres de l’UE ont raison de vouloir couvrir leurs propres besoins. Que d’autres en profitent pour démontrer « qui agit plus vite et quel système est le meilleur », c’est une situation que nous connaissons déjà de la production de masques pendant la première vague du coronavirus. Nous devons nous en préoccuper. Mais je suis relativement certain que cela ne nuira pas durablement à la perspective européenne que les pays des Balkans occidentaux poursuivent énergiquement.

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