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Le Parlement européen approuve l’accord de libre-échange avec le Viet Nam

Porte-conteneurs sur la rivière de Saïgon, Viet Nam © Godong
L’accord de libre-échange le plus ambitieux jamais conclu avec un pays émergent pourrait bientôt mettre un terme complet aux droits de douane industriels entre l’Union européenne et le Viet Nam.
L’accord fixe aussi des règles contraignantes strictes en matière de protection du climat, de droits des travailleurs et de concurrence équitable.
Le Viet Nam connaît un essor économique remarquable depuis le début des années 1980. Son taux de croissance a toujours été élevé depuis lors, atteignant 9,5 % en 1995 et affichant près de 6,5 % aujourd’hui, soit un taux supérieur à celui de la Chine. Le Viet Nam est aussi parvenu à réduire fortement son taux de pauvreté, passé de plus de 50 % (1996) à moins de 10 % aujourd’hui. Avec son revenu national brut de 2400 dollars américains par habitant, le Viet Nam figure parmi les pays dits à revenu intermédiaire.
Renforcer le potentiel économique des relations UE-Viet Nam
Fort de son développement économique dynamique et de ses 95 millions d’habitants, le Viet Nam représente un partenaire économique majeur pour l’UE en Asie du Sud-Est. Pour exploiter le plein potentiel de leurs rapports économiques, l’Union européenne et le Viet Nam se sont accordés sur un vaste accord de libre-échange (ALE entre l’Union et le Viet Nam), ratifié à une large majorité par le Parlement européen aujourd’hui. Le Conseil de l’Union européenne doit encore adopter formellement l’accord pour qu’il entre en vigueur, éventuellement dès le premier semestre 2020.
Facilitation du commerce, droits des travailleurs, durabilité, concurrence équitable : les dispositions de l’accord en détail
L’entrée en vigueur de l’ALE entraînerait une suppression complète des barrières douanières sur les produits industriels moyennant, pour certaines branches comme l’industrie automobile, une période de transition d’au maximum 10 ans. La plupart des tarifs douaniers sur les produits agricoles doit également être supprimée. Les barrières commerciales non tarifaires, comme les normes techniques et les conditions d’homologation, seront baissées par une adhésion commune des deux parties aux normes internationales reconnues.
L’ALE entre l’Union et le Viet Nam prévoit aussi des règles strictes notamment pour les droits des travailleurs et le développement durable. En adhérant à cet accord, le Viet Nam s’engage en particulier à respecter les principes de base de l’Organisation internationale du Travail (OIT), entre autres le droit d’association ou l’interdiction du travail des enfants et du travail forcé, ainsi qu’à ratifier toutes les conventions fondamentales de l’OIT. L’application effective d’accords environnementaux multilatéraux, comme l’Accord de Paris sur le climat, est elle aussi inscrite à titre contraignant dans l’ALE ; des acteurs de la société civile sont associés à la surveillance des étapes de mise en œuvre des deux côtés.
Un modèle pour fonder la mondialisation sur des règles
L’ALE entre l’Union et le Viet Nam doit entraîner des gains substantiels de prospérité pour les deux parties. En outre, il renforce l’ordre commercial international dans son ensemble en étendant le champ d’application des règles et des normes communes à une nouvelle économie en plein essor.
Par cet accord de libre-échange, l’UE contribue ainsi à forger la mondialisation sur la base de règles consensuelles et montre avec force que loin d’être contradictoires, l’ouverture économique, la croissance et le respect des normes de développement social et durable peuvent se compléter efficacement.