Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères

Déminage humanitaire et enlèvement d’engins non explosés

Déminage humanitaire sur un sentier de haute montagne dans la province de Parwân en Afghanistan

Déminage humanitaire sur un sentier de haute montagne dans la province de Parwân en Afghanistan, © HALO Trust

04.04.2022 - Article

Les mines terrestres et les résidus d’explosifs font chaque année de nombreuses victimes dans le monde. L’Allemagne s’engage contre l’emploi, le stockage, la production et le transfert de mines antipersonnel ainsi que d’armes à sous-munitions et elle soutient des projets de déminage humanitaire.

Risquer sa vie en quittant la route

Démineurs en Bosnie-Herzégovine 
Démineurs en Bosnie-Herzégovine© Ministère fédéral des Affaires étrangères

Malgré l’interdiction des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions adoptée par de nombreux pays, des mines terrestres ainsi que des engins explosifs improvisés sont toujours utilisés dans nombre de conflits, sans prendre en considération les conséquences humanitaires à long terme. Le recours aux armes à sous-munitions est en augmentation dernièrement. La population souffre en outre dans environ soixante pays à travers le monde des vestiges explosifs disséminés au cours d’anciens conflits ou de conflits armés qui se poursuivent actuellement.

Dans certaines régions particulièrement touchées, chaque pas en-dehors des secteurs sécurisés constitue un risque incalculable. La crainte des mines terrestres, des engins explosifs improvisés et des résidus d’explosifs altère durablement la vie de communautés toutes entières. Les informations fiables concernant la localisation exacte des zones à risque sont souvent insuffisantes. Ce n’est malheureusement souvent que lorsque des accidents se produisent qu’émergent des indications en ce qui concerne les dangers qui se dissimulent sous la surface. L’exploitation des sols tout comme la reconstruction et le retour des personnes déplacées sont ainsi presque impossibles.

Un danger grandissant émanant des engins explosifs improvisés

Le danger résultant d’engins explosifs improvisés (EEI) a en outre très fortement augmenté ces dernières années. Les zones libérées de l’emprise de l’organisation « État islamique », que ce soit en Syrie ou en Irak, ainsi que de larges territoires d’Afghanistan sont en particulier fortement pollués par des EEI. Dissimulés dans le frigo, sous le tapis ou les chaises, même dans les jouets pour enfants, ces EEI transforment des objets du quotidien apparemment inoffensifs en piège meurtrier.

La hausse de l’utilisation ciblée de mines, d’armes à sous-munitions et d’engins explosifs improvisés dans des quartiers résidentiels, visant directement la population civile, constitue une stratégie particulièrement vicieuse. Cela engendre non seulement de nombreuses victimes civiles mais compromet également le travail des actrices et des acteurs de l’aide humanitaire, empêchant ainsi souvent l’assistance humanitaire d’arriver sur place. Le déminage et l’enlèvement d’engins explosifs improvisés ainsi que de résidus d’explosifs représentent donc une précondition essentielle à la mise en œuvre d’actions humanitaires vitales.

Le droit international contre les mines terrestres et les armes à sous-munitions

Démineuse au Cambodge
Démineuse au Cambodge© James Hayes / Handicap International

La communauté internationale s’est fixé des règles de droit international afin de se rapprocher de l’objectif qui consiste à affranchir définitivement la planète de ces armes cruelles.

La Convention des Nations Unies sur certaines armes classiques (CCAC : Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination) est entrée en vigueur dès 1983. Elle vise notamment à limiter l’utilisation de mines, d’engins explosifs improvisés et d’autres dispositifs (comme stipulé dans le Protocole II sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des mines, pièges et autres dispositifs) ainsi que de résidus explosifs (Protocole V relatif aux restes explosifs de guerre). La Convention d’Ottawa est en outre entrée en vigueur en 1999 et interdit explicitement les mines antipersonnel, réglemente leur destruction et contraint les États parties à déminer les zones minées existantes.

La Convention sur les armes à sous-munitions (Convention d’Oslo) est quant à elle entrée en vigueur en 2010 et réglemente l’interdiction des armes à sous-munitions. Elle comprend également des obligations de destruction et d’enlèvement.

Non seulement l’Allemagne est signataire de ces conventions, mais elle a également joué un rôle actif lors de leur élaboration. Le renoncement précoce de l’Allemagne à l’emploi de mines terrestres en 1996 a ainsi accéléré l’interdiction des mines antipersonnel à travers le monde. L’Allemagne a de plus assumé une position de pionnière dans le cadre du « processus d’Oslo » visant à proscrire les armes à sous-munitions. Les derniers stocks allemands d’armes à sous-munitions ont ainsi été détruits en novembre 2015, soit avant l’expiration des délais impartis. Le gouvernement fédéral s’engage expressément pour la mise en œuvre de ces conventions à travers le monde et pour qu’elles soient universellement respectées.

L’engagement du gouvernement fédéral

Opération de déminage dans une zone de pâturage de la province de Takhâr en Afghanistan 
Opération de déminage dans une zone de pâturage de la province de Takhâr en Afghanistan© HALO Trust

Outre son engagement politique pour l’interdiction de ces armes frappant sans discrimination, le gouvernement fédéral promeut sur le plan financier depuis 1992 déjà des mesures de déminage humanitaire et d’enlèvement d’engins non explosés ainsi que d’assistance aux victimes. Il participe concrètement à la survie des personnes concernées grâce au déminage et à la sensibilisation aux risques.

L’Allemagne aide en outre les États concernés à répondre à leurs obligations issues du droit international, en particulier pour le déminage des zones contaminées en vertu de la Convention sur les mines antipersonnel (Convention d’Ottawa), de la Convention sur les armes à sous-munitions (Convention d’Oslo) et de la Convention des Nations Unies sur certaines armes classiques.

Les projets d’aide du ministère fédéral des Affaires étrangères

Le ministère fédéral des Affaires étrangères a déjà apporté son aide, en coopération avec des organisations et des gouvernements partenaires, à 56 pays d’Afrique, d’Asie, du Proche et du Moyen-Orient, d’Europe et d’Amérique du Sud contaminés par des mines et des engins non explosés.

Les pays d’intervention prioritaire de l’Allemagne sont actuellement l’Afghanistan, la Bosnie-Herzégovine, le Cambodge, la Colombie, l’Iraq, la Somalie, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, la Syrie et l’Ukraine. En 2021, le ministère fédéral des Affaires étrangères a apporté son soutien à des mesures de déminage humanitaire et d’enlèvement d’engins non explosés ainsi que d’assistance aux victimes dans douze pays et régions à hauteur d’environ 44 millions d’euros au total. Des projets ont en outre été mis en œuvre dans d’autres États dans le cadre des activités de stabilisation, de conseil et de soutien afin de promouvoir l’application des conventions. Avec une contribution de 52 millions d’euros, l’Allemagne compte parmi les principaux pourvoyeurs de fonds dans ce domaine.

Les partenaires dans le cadre du déminage humanitaire et de l’enlèvement d’engins non explosés sont des organisations non gouvernementales, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que les organismes onusiens, notamment le Service de la lutte antimines (UNMAS) qui joue à présent un rôle de coordinateur au sein des Nations Unies. Outre la promotion de projets bilatéraux pour le déminage, la sensibilisation aux risques et l’assistance aux victimes, le ministère fédéral des Affaires étrangères collabore également avec les acteurs internationaux concernés pour renforcer le travail de sensibilisation politique dans le domaine du déminage humanitaire et de l’enlèvement d’engins non explosés. Les principaux partenaires sont ici la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL), la Coalition contre les armes à sous-munitions (CMC) ainsi que le Centre International de Déminage Humanitaire Genève (GICHD).

Retour en haut de page