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La coopération germano-polonaise

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Le Traité de bon voisinage et de coopération amicale du 17 juin 1991 constitue le socle et le cadre du dialogue politique intense et des contacts entre les sociétés civiles d’Allemagne et de Pologne.

Helmut Kohl et le premier ministre polonais Jan Krzysztof Bielecki lors de la signature du Traité de voisinage en 1991
Helmut Kohl et le premier ministre polonais Jan Krzysztof Bielecki lors de la signature du Traité de voisinage en 1991 © picture-alliance / dpa

L’Allemagne et la Pologne sont des partenaires et voisins proches ; elles entretiennent des liens étroits et multiples, tant sur le plan sociétal que politique. Quelque 880 000 ressortissantes et ressortissants polonais résident actuellement en Allemagne ; le nombre de personnes ayant des origines polonaises vivant en Allemagne s’élève même à 2,2 millions. Depuis plus de deux décennies, l’Allemagne est, de loin, le partenaire commercial le plus important de la Pologne. Des échanges constants et d’innombrables visites au plus haut niveau politique sont l’expression du partenariat fondé sur l’amitié et de la bonne collaboration entre les deux pays. En témoignent également les consultations gouvernementales auxquelles participent les cheffes et chefs des gouvernements et les ministres des deux pays ; les dernières en date ont eu lieu en 2024 à Varsovie.

Au niveau de la politique extérieure et européenne, l’Allemagne et la Pologne sont en concertation particulièrement étroite avec la France. Ensemble, nous constituons le « Triangle de Weimar  », un pont entre l’Ouest et l’Est, et nous apportons en tant que pays voisins au cœur de l’Europe des impulsions pour l’Union européenne, pour l’Europe et au-delà.

Environ deux millions : tel est le nombre estimé de personnes ayant des origines polonaises qui vivent en Allemagne

Le Traité de bon voisinage et de coopération amicale du 17 juin 1991 constitue le socle et le cadre du dialogue politique intense et des contacts entre les sociétés civiles d’Allemagne et de Pologne.

Conscientes « de la responsabilité commune qui leur incombe pour la construction d’une Europe nouvelle, libre et unie par les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit », l’Allemagne et la Pologne ont énoncé les objectifs politiques, économiques et culturels de leur coopération dans les 38 articles du Traité de voisinage. Avec le Traité sur la frontière germano-polonaise de 1990, le Traité de voisinage forme le fondement de la réconciliation, du bon voisinage, du partenariat et de l’amitié entre l’Allemagne et la Pologne au terme de la division de l’Europe.

Les relations bilatérales sont entrées dans une nouvelle phase avec l’adhésion de la Pologne à l’OTAN en 1999, à l’Union européenne en 2004 et à l’espace Schengen en 2007. L’ouverture complète du marché du travail allemand en 2011 a encore renforcé cette évolution.

Le rapport avec le passé

La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock et Wanda Traczyk-Stawska, vétérane de l’insurrection de Varsovie, au cimetière des insurgés de Varsovie
La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock et Wanda Traczyk-Stawska, vétérane de l’insurrection de Varsovie, au cimetière des insurgés de Varsovie © picture alliance/dpa, Christopf Soeder

Aborder de manière responsable le rapport avec le passé constitue la base des relations germano-polonaises. Cela comprend la reconnaissance allemande de culpabilité pour les souffrances de la population polonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Un symbole de cette reconnaissance fut le geste accompli par Willy Brandt lorsqu’il s’agenouilla devant le mémorial aux héros du ghetto de Varsovie en 1970. La réconciliation aurait été impensable sans la disponibilité à pardonner, telle qu’elle avait été exprimée dès 1965 dans la lettre pastorale des évêques polonais adressée à leurs homologues allemands, et sans la disponibilité à renoncer à ses propres exigences mise en avant dans le mémorandum publié la même année par l’Église Évangélique en Allemagne (EKD) « sur la situation des personnes expulsées et le rapport du peuple allemand avec ses voisins orientaux » (« Ostdenkschrift  »).

Le souvenir de l’histoire joue un rôle essentiel aujourd’hui encore. Le 1er septembre 2024, à l’occasion du 85e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale, la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock a rappelé dans un discours à Berlin l’occupation et la tyrannie allemandes ainsi que les millions de morts qu’a entraînées l’invasion de la Pologne. Le président fédéral Frank-Walter Steinmeier a participé aux commémorations du 80e anniversaire du début de l’insurrection de Varsovie, à l’invitation du président polonais Andrzej Duda et du maire de Varsovie Rafał Trzaskowski. Il a prononcé un discours – pour la première fois de la part d’un président fédéral allemand depuis 1994 – lors de la cérémonie officielle qui s’est tenue devant le monument de l’insurrection de Varsovie, sur la place Krasiński.

Pour le 80e anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, le président fédéral Frank-Walter Steinmeier et Elke Büdenbender, accompagnés de représentants des organes constitutionnels et du gouvernement fédéral, ont participé à la cérémonie de commémoration à Oświęcim, en Pologne.

Un autre geste de mémoire est la résolution votée le 30 octobre 2020 par le Bundestag allemand visant à créer à Berlin, dans un emplacement de choix, un centre dédié aux victimes polonaises de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation nazie de la Pologne. Ce lieu doit servir à la rencontre et à la réflexion sur l’histoire germano-polonaise. Selon la proposition de réalisation adoptée le 26 juin 2024 par le gouvernement fédéral, la « Maison germano-polonaise » sera non seulement un lieu de mémoire, comprenant un espace d’information sur l’histoire des années 1939 à 1945, mais elle doit aussi constituer un espace éducatif et de rencontre.

La jeunesse et la société civile, clés du rapprochement

De multiples institutions bilatérales sont nées dans la foulée du Traité de voisinage germano-polonais : elles favorisent jusqu’à nos jours l’échange entre les sociétés civiles et forment, avec les plus de 500 jumelages entre villes, un pilier important de l’amitié entre l’Allemagne et la Pologne.

Fondé en 1991, l’Office germano-polonais pour la Jeunesse (OGPJ) a apporté à ce jour un soutien à quelque 3 millions de jeunes dans la réalisation de programmes bilatéraux. Dans son accord de coalition, le gouvernement fédéral actuel s’est à nouveau prononcé en faveur d’un renforcement du travail de l’Office.

Plus d’informations sont disponibles sur le site de l’OGPJ.

Une autre institution essentielle pour la promotion des relations germano-polonaises est la Fondation pour la coopération germano-polonaise (SDPZ), mise sur pied par les gouvernements des deux pays en 1991. Depuis désormais plus de 30 ans, elle a financé environ 16 000 projets communs et consolidé ainsi les fondements de l’entente mutuelle.

Plus d’informations sont disponibles sur le site de la SDPZ.

Les domaines universitaire, scientifique et de la recherche font l’objet d’échanges intenses auxquels contribuent de nombreuses institutions comme l’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD), la Fondation Alexander von Humboldt ou la Fondation germano-polonaise pour la science (DPWS), fruit d’un accord entre les gouvernements des deux pays. En 2020, le DAAD a accordé 2 198 bourses, dont 1 964 nouvelles bourses, à des étudiantes et étudiants, jeunes diplômées et diplômés, chercheuses, chercheurs et autres personnels universitaires des deux pays. 433 boursières et boursiers provenaient de Pologne, 1 765 d’Allemagne. Depuis 1953, la Fondation Alexander von Humboldt a attribué plus de 1 300 bourses de recherche Humboldt et prix Humboldt de la recherche (séjours en Allemagne pour des bénéficiaires provenant de Pologne) et des bourses de recherche Feodor Lynen (séjours en Pologne pour des bénéficiaires provenant d’Allemagne).

Plus d’informations sont disponibles sur les sites Internet du DAAD, de la Fondation Alexander von Humboldt et de la DPWS.

Le prix germano-polonais a été créé par le traité de voisinage de 1991 ; il est attribué par les deux gouvernements afin de rendre hommage à l’engagement sous de multiples formes d’acteurs et organisations œuvrant pour le développement des relations germano-allemandes. Des personnalités et organisations remarquables figurent parmi les anciens lauréats du prix : Władysław Bartoszewski, Marion von Dönhoff et la Fondation pour la réconciliation germano-polonaise. Le prix est doté de 20 000 euros ; son attribution est prévue en 2025 à l’occasion du prochain Forum germano-polonais.

Pour surmonter les frontières : la commission intergouvernementale

34e réunion de la commission intergouvernementale germano-polonaise à Szczecin
34e réunion de la commission intergouvernementale germano-polonaise à Szczecin © Services de la voïvodie de Poméranie-Occidentale

La commission intergouvernementale germano-polonaise pour la coopération transfrontalière et interrégionale est un acteur important dans l’organisation des relations avec la Pologne. Constituée pour la première fois en avril 1991 à Görlitz, elle se réunit une fois par an, alternativement en Allemagne et en Pologne. La coprésidence en est assurée, du côté allemand, par l’ambassadrice Catalina Cullas, directrice des relations avec les pays membres de l’UE, de la coopération transfrontalière et régionale et des relations extérieures de l’UE, et, du côté polonais, par Paweł Dąbrowski, directeur général des affaires internationales au ministère de l’Intérieur et de l’Administration de la République de Pologne.

La commission est active dans trois domaines : a) promotion de la coopération entre institutions, associations et organisations régionales, municipales et autres ; b) prise d’initiatives sous forme de recommandations ; c) transmission d’informations. Quatre comités soutiennent le travail de la commission intergouvernementale dans les secteurs suivants : coopération dans la région frontalière, questions d’aménagement du territoire, coopération interrégionale et coopération éducative. La dernière réunion en date de la commission intergouvernementale s’est tenue les 4 et 5 décembre 2024 à Szczecin. La prochaine réunion est prévue en Allemagne, en 2025, conformément au principe d’alternance. L’Allemagne et la Pologne coopèrent étroitement l’une avec l’autre dans des formats élargis aussi. C’est par exemple le cas du Triangle de Weimar, créé en août 1991 par les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, de Pologne et de France, et dans le cadre duquel les trois pays se réunissent régulièrement pour des discussions sur des sujets de politique étrangère et européenne.

L’Oder, une frontière qui unit

La diversité de la coopération transfrontalière entre l’Allemagne et la Pologne se reflète entre autres dans plus de 500 jumelages entre municipalités, trois villes jumelles (Guben / Gubin, Görlitz / Zgorzelec et Francfort-sur-l’Oder / Słubice) et quatre eurorégions (Pro Europa Viadrina, eurorégion Spree-Neiße-Bober, eurorégion Pomerania, eurorégion Neiße (coopération trilatérale avec la Tchéquie)). Le long de l’Oder, les Länder allemands de Berlin, Brandebourg, Mecklembourg-Poméranie occidentale et Saxe, et les voïvodies polonaises de Grande-Pologne, Poméranie-Occidentale, Basse-Silésie et Lubusz se sont associées en un réseau informel, le « Partenariat de l’Oder  ».

Pour en savoir plus (en allemand) :

Protocole final – 34e réunion de la commission intergouvernementale germano-polonaise pour la coopération transfrontalière et interrégionale

Plan d’action germano-polonais

Comité de coopération dans la région frontalière

Comité de coopération interrégionale

Comité de coopération éducative

Comité des questions d’aménagement du territoire

Coopération au sein du triangle de Weimar : des impulsions pour l’Europe

Autres contenus

Knut Abraham
Knut Abraham © Andreas Egeresi

Le coordinateur pour la coopération germano-polonaise, agissant conjointement avec ses deux homologues polonais, promeut la coopération germano-polonaise au niveau gouvernemental, s’engage pour la poursuite du rapprochement des sociétés civiles des deux pays et pour la coopération dans la région frontalière.

Plus de trente ans après sa fondation, le Triangle de Weimar qui réunit trois pays compte plus que jamais pour les concertations concernant des thématiques transfrontalières, internationales ou encore de politique européenne.

Triangle de Weimar

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