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Société civile et droits humains
Une société civile active et capable d’agir est essentielle pour des relations constructives entre l’État et la société.

Ce sont souvent les organisations non gouvernementales (ONG) qui pointent les abus, donnent une voix aux groupes marginalisés et se mobilisent pour défendre les intérêts de ces derniers. Elles contribuent ainsi largement à la cohésion sociale ainsi qu’à la stabilité durable d’une société ou d’une communauté. Les droits humains offrent pour leur part le cadre propice et sûr dont la société civile a besoin pour s’impliquer.
L’Allemagne soutient cette implication de la société civile de même que le travail des défenseuses et défenseurs des droits humains, et elle s’engage pour conserver ou plutôt créer et préserver des marges de manœuvre pour la société civile. La société civile et les droits humains se conditionnent mutuellement. Car l’engagement de la société civile joue un rôle décisif dans la protection et la promotion des droits humains, et inversement, la société civile ne peut se développer pleinement que là où les droits humains sont garantis dans leur globalité. Cependant, un cadre juridique robuste en accord avec les normes internationales et qui garantit un accès efficace à la justice ne suffit pas à lui seul. Pour pouvoir tirer profit du potentiel de transformation de ces acteurs importants de nos sociétés, d’autres facteurs sont en effet nécessaires : un climat politique favorable, l’accès à l’information, des possibilités de participation aux processus décisionnels et un appui à long terme grâce aux ressources.
La société civile menacée
L’Allemagne s’inquiète de voir de nombreux gouvernements tenter de restreindre, pour certains considérablement, les marges de manœuvre des ONG, par exemple par le biais de réglementations restrictives concernant l’enregistrement, les méthodes de travail et leur financement – notamment lorsque l’argent vient de l’étranger – ou en adoptant des lois sur la sécurité entraînant la surveillance, le stockage excessif de données et des restrictions des droits de la personnalité. Cette évolution, souvent qualifiée de « shrinking space » (un espace qui se rétrécit), est aujourd’hui une tendance mondiale que l’on n’observe pas seulement dans les régimes totalitaires.
Les représentantes et représentants de la société civile qui se mobilisent pour faire respecter les droits humains sont exposés dans de nombreux pays à des entraves ou à des chicanes particulières pouvant aller jusqu’à la torture, l’enlèvement et l’assassinat, tant par des acteurs publics que privés. Ces défenseuses et défenseurs des droits humains – parmi lesquels figurent des médecins, des journalistes, des avocates et avocats, des magistrates et magistrats, des scientifiques, des syndicalistes ou des membres d’organisations de défense des droits humains – prennent souvent des risques énormes pour faire connaître les droits humains, défendre et renforcer les droits individuels ou veiller à ce que celles et ceux qui restreignent et enfreignent les droits humains soient punis.
Une protection pour les défenseuses et défenseurs des droits humains
Le gouvernement fédéral encourage ces personnes courageuses : il dialogue avec elles, apporte un soutien ciblé à certains projets et les protège par la voie diplomatique. Pour ce faire, il observe de près leur situation en continu, notamment avec l’aide d’ONG spécialisées. L’Allemagne coopère étroitement dans ce domaine avec d’autres États membres de l’Union européenne.
Les « Lignes directrices de l’Union européenne pour la protection des défenseurs des droits humains » soulignent le rôle indispensable des défenseuses et défenseurs des droits humains pour la promotion de la démocratie et des droits humains et elles définissent les principes, objectifs et potentielles mesures de l’UE au sein de forums multilatéraux ainsi que face aux pays tiers.
Un prix pour les défenseuses et défenseurs des droits humains : le Prix franco-allemand des droits de l’Homme et de l’État de droit
Afin de garantir la protection des défenseuses et défenseurs des droits humains, il peut être nécessaire dans certains cas particuliers d’offrir rapidement aux personnes en danger un accueil temporaire en dehors de leur pays afin de les protéger. Le ministère fédéral des Affaires étrangères a créé à cet effet l’initiative Elisabeth Selbert en 2020. Cette initiative est mise en œuvre par l’ifa (Institut für Auslandsbeziehungen, soit l’Institut pour les relations culturelles avec l’étranger), en coopération avec le ministère fédéral des Affaires étrangères.
Vous trouverez ici plus d’informations sur l’initiative Elisabeth Selbert (en allemand).
Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme
La Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme adoptée en 1998 est le document de référence fondamental pour l’action destinée à protéger les défenseuses et défenseurs des droits humains non seulement des Nations Unies mais aussi, par exemple, de l’UE et de l’OSCE. Conformément à la Déclaration est par définition une défenseuse ou un défenseur des droits humains toute personne qui promeut et protège pacifiquement les droits humains. Cela signifie que les journalistes, par exemple, ou les avocates et avocats, les médecins, les volontaires et l’ensemble de celles et ceux qui s’engagent seulement occasionnellement en faveur des droits humains bénéficient de la même protection en tant que défenseuses et défenseurs des droits humains que les militantes et militants des droits humains.
Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains
La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, l’Irlandaise Mary Lawlor depuis 2020, surveille la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme. Elle rend des rapports réguliers sur des sujets spécifiques ou sur la situation dans certains pays et veille ainsi à ce que les menaces ou les intimidations des défenseuses et défenseurs des droits humains ne soient pas oubliées. Elle soumet par ailleurs des recommandations pour améliorer la protection des défenseuses et défenseurs des droits humains.