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Les lignes directrices de la diplomatie féministe : une politique étrangère pour toutes et tous
Table ronde lors de la présentation des lignes directrices de la diplomatie féministe, © Kira Hofmann/photothek.de
Les sociétés sont plus paisibles et plus riches lorsque chacun peut participer à part égale à la vie politique, sociale et économique. C’est pourquoi la diplomatie allemande s’est fixé des lignes directrices pour atteindre ces objectifs mondiaux. Concrètement, cela se traduit comme suit :
Il ne s’agit pas d’une fin en soi, mais d’un moyen pour atteindre un objectif
Aujourd’hui encore, les discriminations structurelles prévalent en de nombreux endroits à travers le monde. La diplomatie féministe vient s’y opposer et commence chez nous. Les lignes directrices de la diplomatie féministe offrent un cadre d’action à l’ensemble du personnel du ministère fédéral des Affaires étrangères, tout en invitant à la réflexion et à l’initiative. Elles ont été développées en collaboration avec des partenaires internationaux, avec les collaboratrices et collaborateurs du ministère ainsi qu’en discutant avec la société civile. L’Allemagne suit ainsi l’exemple d’autres pays tels que la Suède, le Canada ou le Mexique. La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock a présenté les lignes directrices le 1er mars 2023.
Les droits des femmes sont un indicateur de l’état d’une société mais la diplomatie féministe ne s’adresse en aucun cas uniquement aux femmes. Elle se préoccupe en réalité particulièrement des personnes marginalisées en raison de leur origine, de leur religion, de leur identité de genre, de leur handicap, de leur identité sexuelle ou pour d’autres motifs. Une analyse de la situation à travers le monde montre que la protection juridique des femmes et des groupes marginalisés reste souvent insuffisante et qu’il leur est toujours difficile de prendre part aux processus décisionnels. L’inégale répartition de l’accès à l’éducation, aux réseaux ainsi qu’aux ressources financières demeure par ailleurs une réalité. Afin de s’y attaquer, la diplomatie féministe associe principes et approches pragmatiques.
Un fil rouge pour la politique étrangère de l’Allemagne
Dix lignes directrices dessinent le cadre d’action et fournissent une orientation au personnel du ministère fédéral des Affaires étrangères, à l’intérieur comme à l’extérieur. La diplomatie féministe qui met l’accent sur les droits et la représentation des femmes et des groupes marginalisés ainsi que sur les ressources qui leur sont fournies concerne ainsi tous les champs d’activité du ministère fédéral des Affaires étrangères. Dans le domaine de la politique de paix et de sécurité, il est par exemple question de la participation aux processus de paix ; dans le domaine de l’aide humanitaire et de la gestion de crise, les risques intersectionnels et spécifiques au genre sont mieux pris en compte, tandis que les personnes marginalisées dans les domaines de l’art et de la culture, de la recherche et des sciences, de l’éducation et des médias sont encouragées et gagnent par là en visibilité dans la diplomatie culturelle et sociétale.
Le ministère fédéral des Affaires étrangères se fixe également des objectifs ambitieux pour l’allocation des ressources de projets : 85 % des ressources de projets devront être allouées de sorte à prendre en considération les besoins des femmes et des groupes marginalisés d’ici 2025. Cela fait en effet une différence si les femmes ont leur mot à dire et que leurs besoins sont pris en compte, par exemple lors de la reconstruction d’un village détruit par Boko Haram au Nigéria. Au final, la société tout entière est plus en sécurité. Huit pour cent des ressources de projets devront être allouées de sorte à promouvoir essentiellement l’égalité de traitement.
La politique étrangère ne sera ici crédible que si les méthodes de travail du ministère évoluent elles aussi. Les lignes directrices concernent donc également des aspects sur lesquels il convient de travailler au sein du service diplomatique et consulaire afin de renforcer l’égalité des chances, la diversité et l’inclusion ainsi que de motiver des personnes aux profils variés à mettre leurs talents et capacités au service du ministère fédéral des Affaires étrangères pour qu’il représente une société allemande moderne et tournée vers l’avenir.
Une chose est sûre : la diplomatie féministe n’est pas une baguette magique qui fera disparaître toutes les difficultés, mais elle constitue une étape essentielle qui n’a que trop tardé à prendre la bonne direction. Elle restera en constante évolution et s’adaptera aux défis grâce au dialogue avec la société civile et les partenaires internationaux.