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« Il est impossible de négocier avec la nature » : Heiko Maas préside le débat sur le climat et la sécurité à l’ONU

Les phénomènes climatiques extrêmes, la sécheresse et la pénurie d’eau sont autant de conséquences du changement climatique qui contribuent dès maintenant à exacerber les conflits dans de nombreuses régions

Les phénomènes climatiques extrêmes, la sécheresse et la pénurie d’eau sont autant de conséquences du changement climatique qui contribuent dès maintenant à exacerber les conflits dans de nombreuses régions, © Danielle Parry/OCHA

28.07.2020 - Article

Les conséquences du changement climatique constituent dès aujourd’hui une menace croissante pour la paix et la sécurité. C’est pourquoi l’Allemagne inscrit le climat et la sécurité à l’ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Les effets du changement climatique : un facteur de conflit de plus en plus important
Aussi bien dans la région du Sahel que dans les îles du Pacifique ou dans les Caraïbes, les effets du changement climatique se font dès à présent sentir, et ils renforcent dès aujourd’hui les conflits dans de nombreuses régions du monde. Les phénomènes météorologiques extrêmes, les sécheresses, la pénurie d’eau et la montée du niveau de la mer auront à l’avenir des répercussions de plus en plus fortes sur la stabilité et la sécurité à l’échelle de la planète.

L’Allemagne met à profit le fait qu’elle préside actuellement le Conseil de sécurité des Nations Unies pour faire de la question du climat et de la sécurité un point essentiel du programme du Conseil de sécurité. Avec une grande majorité des États membres des Nations Unies, le gouvernement fédéral s’engage pour que le Conseil de sécurité se consacre dorénavant régulièrement et systématiquement aux conséquences du changement climatique sur la paix et la sécurité dans le monde.

Pour la très grande majorité des États membres des Nations Unies, inscrire le climat et la sécurité comme thème à l’ordre du jour du Conseil de sécurité constitue une mission importante. En 2011, cette question avait déjà été l’une des priorités de l’Allemagne au Conseil de sécurité, mais il reste encore beaucoup à faire pour que tous les membres du Conseil de sécurité soient d’accord et pour parvenir à des progrès tangibles.

Pendant le débat, le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas a déclaré :

La lutte contre le changement climatique ne doit pas nous diviser. C’est finalement pour nous sauver nous-mêmes que nous menons cette lutte. Et nous la menons à l’échelle mondiale pour tous ceux et celles qui connaissent déjà actuellement la violence et les déplacements forcés liés au changement climatique. Ce n’est pas une option que d’attendre.

Possibilités d’agir du Conseil de sécurité des Nations Unies : le groupe d’experts informel

L’Allemagne est soutenu par un Groupe des amis « Climat et sécurité » dont font partie plus de 50 pays. Leur objectif commun : donner au Conseil de sécurité les moyens de déceler les risques au plus tôt et d’agir avant que les conflits n’éclatent ou ne s’aggravent. Pour ce faire, le Conseil de sécurité a besoin de meilleures analyses des risques et évaluations d’experts dans les domaines d’action des Nations Unies. En réunion du Conseil de sécurité, le chef de la diplomatie allemande a donc annoncé vouloir créer un groupe d’experts informel sur le climat et la sécurité, ce qui permettrait de faire figurer en permanence cette question au programme du Conseil de sécurité.

Cette question doit également être plus fortement ancrée dans les missions de l’ONU. L’Allemagne finance actuellement un expert qui conseille en Somalie l’équipe pays des Nations Unies sur les risques pour la sécurité aggravés par le changement climatique. Il est question de pérenniser également cette pratique dans d’autres missions.

Impressions de l’île du Pacifique Nioué et du Niger

Outre de nombreux ministres des Affaires étrangères, des représentantes et représentants de deux des régions les plus fortement touchées par le changement climatique ont pris la parole au cours du débat : de la petite île du Pacifique Nioué, qui fait à peu près deux fois la taille de Sylt, l’intervention de l’experte Coral Pasisi a été retransmise en direct. Nioué est plus que toute autre île du Pacifique touchée par les répercussions de la montée du niveau de la mer. Le changement climatique qui s’accompagne ici de la diminution des ressources halieutiques se répercute de manière croissante sur les bases économiques et oblige des personnes de plus en plus nombreuses à quitter l’île.

Par ailleurs, le colonel Magagi, directeur d’un think tank au Niger, a exposé les effets du changement climatique sur la paix et la sécurité au Sahel. Les sécheresses y détruisent l’environnement d’une partie de plus en plus grande de la population étant donné que l’eau se fait rare et que des récoltes entières sont perdues.

Engagement au-delà du Conseil de sécurité

L’engagement allemand en faveur du climat et de la sécurité est loin de se limiter à son action actuelle au sein du Conseil de sécurité. En juin 2020, lors de la deuxième conférence de Berlin, Heiko Maas avait en effet donné le coup d’envoi d’un rapport exhaustif sur les risques pour le climat et la sécurité, qui sera publié en 2022. L’un des objectifs consiste à indiquer des pistes de solution concrètes, par exemple dans le domaine des mécanismes d’alerte précoce.

Le ministère fédéral des Affaires étrangères apporte également son soutien aux Nations Unies pour l’élaboration d’une étude sur les risques pour le climat et la sécurité dans la Corne de l'Afrique. De plus, l’Allemagne finance, dans le cadre d’un projet pilote, le premier conseiller en environnement et sécurité du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui soutient la mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM).

24 juillet 2020 : le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas prononce un discours sur le climat et la sécurité devant le Conseil de sécurité des Nations Unies (en visioconférence, en allemand)

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