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Conflits oubliés : ce qu’il faut savoir sur le conflit de Transnistrie
Une statue de Lénine à Tiraspol, la plus grande ville de Transnistrie, © Michael Gottschalk/photothek.net
Presque personne n’y prête attention mais depuis les années 90, un conflit dangereux couve dans la République de Moldova.
Où se situe la Transnistrie ?
La région se trouve sur le territoire national de la République de Moldova. Le pays, plus connu sous le nom de « Moldavie », se situe près de la mer Noire et est limitrophe de la Roumanie et de l’Ukraine. L’étroite bande de terre entre le fleuve du Dniestr et la frontière orientale du pays est appelée Transnistrie par les séparatistes au pouvoir. Près de 500 000 personnes vivent dans la région.
Que s’y passe-t-il ?
Depuis le début des années 90, des séparatistes pro russes contrôlent la zone. Ils peuvent compter sur un soutien efficace : les troupes russes qui étaient stationnées dans la région à l’époque soviétique ne sont jamais parties. Cependant, cela ne change rien à son statut en droit international : aucun État au monde n’a reconnu la « déclaration d’indépendance » des séparatistes. Il n’existe donc aucune relation diplomatique avec cette région. Les billets qui sont imprimés par le « gouvernement » n’ont aucune valeur en dehors de la zone séparatiste. Le « passeport » transnistrien ne permet de franchir aucune frontière dans le monde.
Quels sont les enjeux ?
Depuis des siècles, des personnes issues de différentes régions linguistiques vivent sur le territoire de Moldova. En plus de la majorité roumanophone, il existe des minorités qui parlent le russe, l’ukrainien et la langue turque gagaouze. Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, la Moldova est devenue, en 1991, un État indépendant. Toutefois, tout le monde ne salua pas la nouvelle indépendance du pays vis-à-vis de la Russie. Dans la région transnistrienne, des groupes pro russes déclenchèrent une insurrection et plus de 1 000 personnes perdirent la vie. En 1992, un accord de paix mit fin aux combats. Avec l’appui des troupes russes, les séparatistes ont cependant réussi à garder le contrôle de la région jusqu’à ce jour.
Pourquoi ce conflit est-il important ?
Les experts parlent d’un « conflit gelé », c’est-à-dire que même s’il n’y a pas de violence pour le moment, le fait que le problème soit irrésolu constitue un risque majeur pour la stabilité. Le développement et la prospérité de la République de Moldova sont donc fortement entravés. Les habitants du pays font face à de nombreuses complications.
Que fait l’Allemagne ?
L’Allemagne mise sur des négociations pour faire avancer la situation. L’objectif le plus important est de préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Moldova tout en permettant à la région de Transnistrie d’avoir un statut spécial. C’est pourquoi l’Allemagne soutient le rôle de médiateur de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), une institution indépendante dont la Russie est également membre. L’Allemand Claus Neukirch est depuis peu à la tête de la « mission OSCE en Moldavie ».