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Rede von Staatsminister Michael Georg Link bei der gemeinsamen Anhörung mit dem französischen Europa-Minister Bernard Cazeneuve in der Assemblée Nationale, Paris

18.12.2012 - Rede

-- Es gilt das gesprochene Wort --

Je vous remercie sincèrement de m’avoir invité à m’exprimer devant vous à quelques semaines seulement du cinquantième anniversaire de la signature du Traité de l’Elysée.

Je le fais avec d’autant plus de plaisir que je suis aux côtés de mon collègue et ami Bernard Cazeneuve.

Alors que tant de voix, en particulier dans la presse, se font entendre qui, parfois mal informées, regrettent les „insuffisances“ du moteur franco-allemand, je tiens à réaffirmer solennellement le caractère unique de la relation qui lie nos deux pays et nos deux peuples.

Aujourd´hui, nous tentons, modestement, de donner l’exemple en vous disant, Bernard et moi,

que la France et l’Allemagne ont besoin l’une de l’autre,

que la tâche qui nous incombe est immense,

et que la responsabilité qui est la nôtre, en particulier dans le contexte européen actuel, est énorme.

Ceci dit, il est essentiel que, au sein du couple que nous formons, nous fassions preuve de respect. Un respect que nous nous devons bien sûr l’un à l’autre, mais que nous devons aussi à nos autres partenaires au sein de l’Union européenne. Cette notion de respect est au cœur de la relation privilégiée que nous entretenons depuis 1963, et sera au centre du Cinquantenaire que nous allons célébrer à Berlin dans quelques semaines.

Les 50 ans du Traité de l'Élysée sont en effet une belle réussite. La densité et l'intensité de la coopération entre la France et l'Allemagne sont uniques.

L'Allemagne et la France restent le moteur de l'Union européenne, un bel exemple de réconciliation entre les peuples, deux pays qui préservent l'espace culturel européen – main dans la main avec leurs partenaires européens.

Dès le début, le Traité de l'Élysée a été doté d'une vision européenne. 50 ans après sa signature, cette dimension européenne est plus importante que jamais.

L'Union européenne continue à être le garant indispensable de la paix et de la prospérité sur notre continent. Le prix Nobel de la paix qui vient de lui être attribué en a apporté la confirmation. La France et l'Allemagne ont bien souvent tracé la voie quand il s'est agi de surmonter les divergences pour permettre un consensus à une échelle européenne. Je sais qu’elles le feront encore. L’Europe a besoin de ce couple.

L'Europe, c'est aussi notre réponse aux défis et aux chances de la mondialisation. Ce n'est qu'au sein d'une Europe unie et forte que nous pourrons participer à la gestion de la mondialisation comme nous le souhaitons. Et le monde n’attendra pas l’Europe.

Aujourd’hui force est pour nous de constater que le projet européen que nous portons se trouve confronté à plusieurs défis:

la crise de l’endettement et de la compétitivité, les menaces sur notre sécurité intérieure et extérieure.

L’émergence, sur la scène mondiale, de nouvelles puissances a contribué à un rééquilibrage des forces en présence.

Dans le même temps la confiance que les citoyens et les citoyennes des 27 placent dans le projet européen n’a cessé de décroitre.

La France et l'Allemagne assument une responsabilité commune pour permettre à l'Europe de s'imposer face à la concurrence mondiale. Ce n'est qu'au sein d'une Europe unie et capable d'agir que nous réussirons à conserver notre modèle de société solidaire, tolérante, libérale et ouverte.

Afin de surmonter la crise de l'endettement qui nous frappe actuellement, l'Union monétaire doit évoluer vers une union économique et politique. Ces mesures, la France et l'Allemagne ont le devoir de les initier et elles en ont aussi, j’en suis persuadé, le courage.

Afin d’être à la hauteur de notre responsabilité, notamment en ces temps difficiles, il incombe à la France et à l’Allemagne de donner le bon exemple et de permettre la convergence de vues la plus grande possible en matière politique, économique, sociétal et culturel.

Afin de venir à bout de la crise actuelle, nous devons en combattre les causes: Il faut réduire l’endettement public et améliorer la compétitivité. Toutes les propositions qui aboutissent à accroitre la dette et ne favorisent pas la compétitivité sont inutiles et parfois même contre-productifs.

Contrairement à ce que je peux lire ici ou là dans la presse, l’Allemagne ne se trouve pas encore en pleine campagne électorale. Et indépendamment des résultats du scrutin au mois de septembre 2013, les grandes lignes pour augmenter la compétitivité et pour surmonter la crise ne changeront guère ou presque pas.

Et je vous assure que le gouvernement de Mme Merkel auquel j’ai l’honneur d’appartenir restera très actif jusqu’à la fin du mandat qui lui a été confié en 2009 pour quatre ans.

Dans ce contexte je voudrais insister sur l’idée qu’il n’y a, à mes yeux, pas de modèle unique mais bien plutôt des objectifs communs. Pour atteindre ces objectifs, nous allemands devons aussi regarder ce qui se fait ailleurs, en particulier chez nos partenaires.

Ainsi, je conçois parfaitement que l’Allemagne puisse davantage s’inspirer des réussites françaises. Prenons deux chiffres: 1,39 („virgule“) et 2,01.

Le premier est l’indice synthétique de fécondité en Allemagne en 2010, le deuxième celui de la France la même année. Le succès de la politique démographique française, la façon avec laquelle on parvient en France, mieux qu’en Allemagne, à concilier vie familiale et vie professionnelle, voilà des réussites dont nous pourrions, nous, Allemands, nous inspirer dans un domaine vital pour l’avenir d’un peuple.

Je pense également aux domaines où la France peut dire avec beaucoup de fierté qu’elle a contribuée à la préservation d’un espace culturel européen et à la construction d’une identité européenne. Je pense notamment aux questions de la défense de la langue, ou de la production cinématographique.

Nos deux pays sont, sur beaucoup de questions, complémentaires, et non pas concurrents. Soyons fiers de nos différences, tâchons de profiter de nos points forts, aux uns et aux autres, et joignons nos forces en faveur de l’Europe. C’est ensemble que nous réussirons à atteindre les buts que nous nous sommes fixés.

Ce que nous avons accompli au cours des dernières décennies est effectivement remarquable : L’Office franco-allemand pour la Jeunesse, des projets industriels communs, la Brigade franco-allemande, la chaîne de télévision culturelle ARTE, le manuel d’histoire franco-allemand. On pourrait citer beaucoup d’autres autres exemples.

S’ajoutent aussi à cette déjà impressionnante liste les projets très concrets, qui, quotidiennement, tissent la trame de la coopération transfrontalière, mettent en contact nos deux sociétés, et contribuent à rendre tangible la coopération franco-allemande.

Si nous pouvons nous réjouir de ce que nous avons réalisé, nous devons être conscients que l’amitié franco-allemande n’est ni une évidence ni un acquis immuable. La génération dont font partie les témoins de la guerre et de la tyrannie ne représente aujourd’hui qu’une minorité. Pour faire face aux tâches de l’avenir, l’amitié franco-allemande doit être constamment renouée et renforcée – notamment parmi les jeunes générations.

Je crois que c’est justement l’échange entre les parlements et les membres des gouvernements de nos deux pays qui peut contribuer à une meilleure compréhension réciproque. Je me félicite donc que Bernard Cazeneuve puisse se rendre à Berlin le 16 Janvier 2013 afin de participer, avec moi, à une session de la Commission des Affaires européennes du Bundestag.

Nous avons besoin de plus de communication et d’explication mutuelle. L’Europe, c’est aujourd’hui un espace commun de dialogue et de valeurs partagées. C’est pourquoi il est important que nous, Français et Allemands, que nous expliquions aux autres, à nos partenaires, le sens de notre action commune.

Il faut en effet dissiper les malentendus, mettre un terme à certaines approximations et réaffirmer quelques vérités: non, le couple franco-allemand ne s’est pas banalisé. Oui, le moteur franco-allemand est un concept pertinent dans l’Europe du XXIème siècle.

C’est pourquoi j’appelle à une concertation toujours plus étroite entre nos deux pays : expliquer, toujours plus; se parler, encore davantage. Multiplier les échanges tels que celui que nous avons aujourd’hui. Nous nous connaissons bien, Bernard et moi. Nous nous parlons très souvent et nous nous voyons régulièrement. J’ai eu ainsi le plaisir de me rendre en France à trois reprises depuis la mi-novembre.

Je suis donc très honoré d’être parmi vous aujourd’hui et d’avoir cette occasion de discuter avec vous. Je reste par ailleurs à votre entière disposition pour discuter, si vous le souhaitez, des résultats du Conseil européen de la semaine dernière. Un théme que, je crois le savoir, Bernard abordera largement au cours de sa propre intervention.

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